De Plumes et de Griffes, blog de Luce Basseterre
Ces derniers temps, ciels qui me suivent auront peut-être noté que je parle quasiment plus de projet d’écriture ou d’avancée dans ce domaine. La raison est simple : je n’écris tout simplement
plus. Plus rien depuis que j’ai renvoyé les corrections du Chant des Fenjicks au Livre de Poche (sortie prévue fin septembre, pour ciels que cela intéresse)
Pourquoi ?
Plusieurs raisons. Une partie est inhérente au fait qu’écrire n’a jamais été simple pour moi, je suis dyslexique, dysorthographique et j’ai traversé pas mal de soucis avec mes yeux ces trois
dernières années (ça, c’est en passe d’être réglé). Bref, il me faut bien deux ans pour venir à bout d’un manuscrit publiable quand d’autres s’en sortent parfois en six mois.
Sachant cela, vous comprendrez aisément que voir saboter mon travail (parce que j’ai toujours considéré que cela en est un) est à mes yeux un manque total du respect le plus élémentaire.
Que l’on soit bien clair, ici : qu’on n’aime pas ce que j’écris ou comment je l’écris, n’a jamais été le problème.
Le problème, c’est le FOUTAGE DE GUEULE généralisé qui gangrène l’édition et qui petit à petit est arrivé à étouffer en moi toute velléité d’écrire.
Définition du foutage de gueule en question :
Pour comprendre, il faut d’abord piger comment fonctionne la chaîne du livre. Pour la majorité, elle se résume à l’auteurice écrit un bouquin et le propose à une maison d’édition, si la maison
d’édition l’accepte, elle s’occupe de le faire corriger, imprimer et de l’envoyer à des libraires qui vont le mettre en rayon. Reste plus au public qu’à l’acheter ou le commander en ligne… SAUF
que, ça, c’est la version simplifiée, édulcorée. Il manque ici un maillon de la chaîne que vous avez peut-être remarqué dans le fromage de répartition des pourcentages de qui gagne quoi sur la
vente d’un bouquin, j’ai nommé LE VAMPIRE DE LA CHAÎNE DU LIVRE à savoir le distributeur/diffuseur. C’est lui qui sert d’intermédiaire entre les Maisons d’édition et les libraires qui ont
généralement autre chose à faire que de démarcher et de livrer toutes les librairies de France et de Navarre. Sauf que ce maillon est seul de la chaîne qui se fiche complètement qu’un livre
trouve ou pas son public, car plus un bouquin circule (même si c’est des allers-retours), plus il gagne de fric, et si votre précieux termine sa course au pilon, ça lui rapporte aussi… bref, je
paris que vous commencez déjà à y voir plus clair…
Toutefois, ça c’est que le début. Il faut ajouter à ce biais, que vu comment le marché du livre est saturé, il est quasi impossible pour une maison d’édition de se passer de distribution. Bien
sûr ce vampire en est conscient, c’est d’ailleurs une situation qu’il entretient en imposant un nombre minimal de sorties annuelles en contrepartie de ses services. Tant pis si pour honorer cette
condition, la maison d’édition se voit contrainte d’accepter des manuscrits un peu limites, voire carrément pourris, de toute façon pour notre vampire, même un bouquin qui finit au pilon lui
rapporte.
Vous allez me dire que même si tout ça est bien moisi, ça n’explique pas en quoi ça me touche personnellement, hein ?
Eh bien si j’utilise le terme gangrène, ce n’est pas sans raison. Idem pour les termes vampire ou pourrir, tous ces termes ont en commun d’impliquer une contamination. Le fait est ce système met
les maisons d’édition sous pression, les prend à la gorge, les étouffe parfois pour le compte. Oui, pauvre maison d’édition, la chaîne du livre n’est pas tendre avec elles : les auteurices sont
intenables, la distribution leur fait du chantage, retient leur stock en otage, ne leur reverse pas ce qui est dû, ne leur communique pas les chiffres, bref, si tout ça n’est pas faux, c’est
aussi souvent une belle excuse pour ne pas faire son propre taffe et différer le versement des droits aux auteurices.
Non, ce n’est pas qu’une affaire de sous, même si je trouve particulièrement mesquin quand une maison d’édition me carotte des ventes (pour une valeur ridicule en droits d’auteurices qui plus
est), quand elle se permet de la compensation intertitres ce qui est illégal, qu’il faut relancer et relancer pour être payé, que l’ordre de virement vient toujours d’être donné alors qu’aucun
virement n’arrive... Mesquin, irrespectueux et ridicule, certes, mais là encore ce n’est qu’une raison, parmi un faisceau.
Un faisceau composé de semi-vérités et demi mensonges, de réponses vagues quand elles sont pas vaseuses, de calendriers et de deadlines qui sont tout sauf définitifs, mais presque toujours
intenable et bien sur des reproches malhonnêtes et culpabilisants.
Ici, je vais faire un petit rappel sur le rôle de chacune des parties pour qu’on soit bien raccord.
LE RÔLE DE L’AUTEURICE est d’écrire un manuscrit, de le relire, de le transmettre à son éditeurice qui va le transmettre pour correction auprès d’un ou d’une correctrice
professionnelle puis de le retourner à son auteurice pour que ciel-ci valide ou pas une par une lesdites corrections qui ne sont pas toutes purement orthographiques ou grammaticales. PAS UNE
VIRGULE NE DOIT BOUGER SANS L’ACCORD DE L’AUTEURICE, c’est dans la loi et ça vaut pour tout texte que publié. Une fois tout ce travail terminé, l’auteurice renvois le manuscrit à sa maison
d’édition, qui se charge de faire la maquette et renvoie ensuite à l’auteurice un BAT (Bon à tirer) pour validation. Il faut savoir que beaucoup de ME renvoient ce BAT avec une deadline à trois
jours et que pour relire avec beaucoup d’attention un pavé qu’à ce stade on connaît par cœur, c’est juste mission impossible avec un résultat qui peut dans certains cas annihiler tout le travail
fait avant. Le BAT signé, le rôle de l’auteurice se résume alors à dédicacer son ouvrage, si toutefois iels est invité à le faire.
LE RÔLE DE L’EDITEURICE est de sélectionner des textes pour les publier et assurer leur mise en vente tant en librairie que sur le net et parfois en salon. Son but n’étant pas de
perdre de l’argent, on peut donc en conclure qu’iels devraient tout faire pour que ce texte soit mis en avant, n’est-ce pas ?
Sauf qu’iel à un quota qui lui impose un certain nombre de titres (voir plus haut, notre vampire). Du coup parmi les bouquins qui sortent dans l’année, iel a ses chouchous, les autres et puis
encore les autres… (Si vous voulez savoir dans quelle tranche ce trouve votre précieux sur lequel vous avez bossé en moyenne un an voire beaucoup plus, il suffit de comptabiliser vos invitations
en salon.) Comme le budget promotion est généralement limité, les éditeurices le place généralement un cheval qu’iels considèrent gagnant. Perso, je pige pas la logique, hein ? En quoi un bouquin
qui se vend tout seul a-t-il besoin qu’on en fasse la promo ? J’ajoute que si un bouquin ne démarre pas comme une fusée, dans les trois mois, il est mort… Vous, vous avez toujours bossé comme an
malade pour qu’il voie le jour, mais c’est de votre faute (présence insuffisante sur les réseaux ou en salon, alors que vous n’êtes pas invité) bref, cela surtout si vous avez le malheur de vous
plaindre d’absence de mise en avant, bien sûr. POUR RAPPEL, la communication autour de la sortie d’un ouvrage, ça, c’est le taffe de l’éditeurice, pas de l’auteurice.
Bref, comme vous pouvez le constater, il s’agit de petites choses qui s’additionnent, s’additionnent et finissent par vous gâcher le plaisir d’écrire. Sauf que vu ce qu’on gagne en tant
qu’auteurice, si en plus on nous gâche le plaisir, ben perso, je déclare forfait. Il y a plein d’autres activités qui me nourrissent, me rendent heureuse, l’écriture n’en fait plus partie. J’ai
encore trois romans qui en sont au stade fignolages, j’en ai même un an fin de corrections éditoriales suspendu suite à une rupture de contrat, peut-être qu’un jour je l’autoéditerai, mais pour
le moment, j’avoue ne pas avoir le courage ou l’envie de le m’y mettre.
Plus haut, je fais allusion aux mensonges et semi-vérités. Plus que tout, c’est sans doute cela qui m’attriste le plus. Aujourd’hui, il n’y a plus beaucoup d’éditeurices à qui je serai capable
d’accorder ma confiance (petit scoop à l’attention des éditeurices : à l’heure d’internet, vos auteurices se causent, iels se racontent vos petites crasses, vos mensonges et vos mesquineries), et
ces perles rares ne sont pas forcément compatibles avec les textes que j’ai en réserve.
À quel genre de mesquineries ou manques de respect ai-je dû faire face au cours de cette aventure d’un peu plus de dix ans ?
En vrac, sans ordre logique :
– Le contrat d’édition qui n’arrivera jamais de même que la somme forfaitaire qui allait avec
– Non créditée au sommaire d’une l’anthologie à laquelle j’ai participé à titre gratuit
– Promesses d’invitations non tenues
– promo réalisée, mais jamais diffusée
– promo jamais réalisée
– rupture d’un contrat d’édition en pleines corrections éditoriales pour refus de valider ce qui relevé de la censure pure et simple
– l’éditeurice qui vous fixe une deadline quasi intenable, mais ne vous prévient pas quand finalement iel se voit contraint de repousser son propre calendrier, vous laissant vous éreinter et
stresser pour rien
– l’éditeurice qui ne prévient pas qu’en définitive iel pourra pas sortir votre texte et encore une fois vous laisse pédaler pour rien
– l’éditeurice qui confie votre texte à an correcteurice incapable alors qu’iel vous sait dys…
– les frais de déplacement jamais remboursés (salons, petits ou gros)
– texte cédé à une autre ME sans consentement et donc commercialisé sans accord, ni le moindre revenu
– l’éditeurice qui se montre emballé par le texte pitché, mais ne prend jamais la peine de le lire
– l’éditeurice qui égare trois fois ton manu avant que tu finisses par aller voir ailleurs
– L’éditeurice qui accepte une série, puis lorsque tu as terminé ton tome 2, te balance que ce serait mieux de réduire à trois tomes, ce qui te force à tout repenser et réécrire, pour finalement
te reprocher d’être politiquement engagée…
– Les éditeurices qui répondent jamais à tes mails, qui on jamais le temps, mais ne comprennent pas que toi aussi tu as une vie à côté de l'écriture
Et pour finir, y a quand même les trucs chouettes, inoubliables
– Faire le Livre Paris sur le stand de La Madolière pour ma toute première publication. Trois jours de pur bonheur avec une éditrice qui savait mettre ses auteurices en avant
– Faire les salons sur le stand Mü avec Davy, qui même si on s’est quelques fois pris le nez et qu’il n’est pas tout blanc, fait aussi parti de ces éditeurices qui défendent leurs auteurices et
leurs bouquins. Je lui dois d’être entrée au Livre de Poche, dommage que sur d’autres plans il soit loin d’être irréprochable.
– Ma collaboration avec 1115, sans doute l’éditeurice le plus réglo de France et de Navarre.
– Signer Les Enfants du Passé avec le Livre de Poche, parce que ce texte est celui qui m’a amené à l’écriture, le tout premier, même s’il a beaucoup été remanié par la suite.
Et bien sûr, il y a les Aventuriales et toute la team
Continuer d’écrire… ou pas ?
Telle a été la question.
Pourquoi ?
Pour des tas de raisons dont le sentiment de plus en plus prégnant que pour une majorité d’éditeurices, les auteurices ne sont que des variables d’ajustement jetables que l’on peut traiter avec négligence et désinvolture quand ce n’est pas carrément en faisant preuve de malhonnêteté crasse et hypocrite. (Heureusement, l’édition recèle aussi quelques belles personnes, mais elles se comptent sur les doigts d’une main.) A cela, il faut ajouter le fait qu’écrire n’a jamais été simple pour moi, je suis dys, et reste envers et contre tout très complexée par mon absence d’orthographe. Boucler un premier jet en quelques jours ou semaines m’est impossible, finaliser un roman me prend facilement une année à raison de quatre heures de travail quotidien (sauf qu’avec les quasi inévitables réécritures ça double facilement). Ces dernières années, j’ai fait passer l’écriture avant tout. Je n’en ai pas de regret, car cela répondait à un besoin viscéral. Sauf que ce besoin s’est émoussé. Sans doute parce qu’à force d’écouter les conseils et avis des autres, je me suis retrouvé au fil du temps à écrire des textes qui répondaient moins à mes propres envies. Aujourd’hui, je me sens à sec. Niveau écriture, il s’entend.
Pour le reste – bricolage, jardinage, tricot, crochet – ça bouillonne dans ma tête. Alors au moins pour un temps, j’ai décidé de mettre l’écriture en pause avec pour résolution de ne reprendre que lorsque l’envie serait revenue, peut-être par le biais de textes courts ?
du coup, il est fort possible que ce blog quasi moribond se voit agrémenter de posts consacrés à mes autres centres d’intérêt...
Il paraît que je ne m’occupe pas assez de ma promo, de la promo de mes bouquins…
C’est un reproche qu’on me fait de temps à autre, souvent quand je râle de les voir si peu mentionnés, je l’avoue. Il faudrait que je communique plus, que je parle de mon processus d’écriture ou d’inspiration, que je ponde des billets de blogs sur ce que j’aime, ce que je fais ou pense… mais franchement, vous trouvez le temps de les lire, vous, tous ces articles, en supposant que ça vous intéresse ?
Perso, je lis en diagonale ceux de quelques potes sans que ça change quoi que ce soit à mon envie de lire ou pas leurs bouquins ou alors très très rarement (vi, je le confesse, y a des gens que j’adore dans la vraie vie, mais dont les bouquins ne m’inspirent rien, les droits des lecteurices, tout ça, tout ça).
Et puis, bon, si c’était pour passer plus de temps à faire ma com qu’à écrire, j’aurai opté pour l’autoédition. Écrire un billet de blog ça me prend autant de temps qu’écrire un chapitre, je préfère bosser sur mes manuscrits. J’ai des éditeurices, la com, c’est leur job. Relayer leur com, je le fais et pas seulement celle qui concerne mes bouquins. Jusqu’à un certain point. Je ne vais pas relayer ad libitum la pub qui ne me concerne pas sans rien en retour.
C'est pas pour ça, que je n'ai rien sorti cette année, même si ce fut léger. Vous l'avez sans doute vu passer, parce que 1115 fait partie de ces ME qui se bougent au niveau de la com, de ces maisons avec qui il fait bon travailler, échanger, en bref une maison pour qui on a envie d'écrire...
Participer à l'écriture de ce cadavre exquis fut un bonheur doublé d'une franche rigolade et l'ouvrage a reçu un succès mérité sur les salons à commencer par son démarrage en trombes aux Aventuriales.
La Débusqueuse de Mondes, elle est ressortie chez Mnémos. Si si, je vous assure. Vous ne l'aviez pas vu ? J'avoue que moi non plus. Si Google et ses alertes ne m'avaient pas prévenu, je sais pas qui l'aurait fait. Jolie couv. Un peu tristounette à mon goût, toutefois.
By the way, j'ai aussi Le chant des fenjicks chez eux, si vous avez un cadeau à faire. Aux dernières nouvelles, il n'était pas en rupture de stock.
Ça c'est l'autre bonne surprise de l'année. Une double bonne surprise, cette participation à l'antho étant accompagnée d'une invitation aux Utopiales. C'était ma première fois, j'ai découvert une organisation aux petits oignons, une convivialité assez surprenante vu l'énorme machine qu'est ce festival et j'ai fait des rencontres géniales, raconté quelques bêtises en table ronde et même participé à une réunion secrète... (rien à voir avec la RED team, je vous rassure)
Le covid a pas mal chamboulé nos vies. Perso, des changements sont intervenus dans la mienne au cours des derniers mois, certains positifs (une source de revenus plus fiable que des droits d’auteurices sur lesquels on ne peut jamais compter) et des moins fun, dont une intervention pour la cataracte qui a mal tourné et dont le résultat me pourrit la vie depuis 14 mois. Malgré tout je me suis donné à fond, faisant fi de mes difficultés pour lire, écrire et surtout corriger. J’ai écrit depuis cette intervention trois premiers jets de roman, plus une nouvelle. J’ai aussi reporté des corrections éditoriales (trois relectures sur le roman à paraître au mois de janvier). J’ai bossé comme une malade pour un résultat assez mitigé :
Reste que le sentiment au bout du compte, c’est d’avoir beaucoup donné pour pas grand-chose.
En début de semaine, j’ai appris que l’acuité visuelle de mon œil gauche n’était pas récupérable ou alors que très partiellement et sans garantie. Actuellement, ma correction me force à compenser en permanence ce qui m’épuise, j’en suis rendu à espérer qu’au moins ce décalage puisse être diminué. C’est dire mon état d’esprit.
On peut pas dire qu’elle avait super bien commencé, puisque le jour de l’An, on a commencé par se prendre le nez avec mon fils au restaurant. C’était pas la première fois, mais qu’il se casse ainsi, si. Les choses se sont arrangées par la suite, heureusement. D’ailleurs cette année fut riche en tensions, avec plusieurs personnes qui me sont chères. Mais si je ne suis pas rancunière et tourne vite la page, c’est pas pour ça que j’en suis moins affectée et qu’il n’en reste pas des cicatrices plus ou moins sensibles.
J’ai même perdu ma vieille carpette de chat, décédée quelques jours avant le premier confinement. (Non, il n'avait pas d’ailes membraneuses, mais portait un nom démoniaque). toutefois, et même si nos vieux amis ne sont jamais interchangeables, deux jeunes sauvageons se sont installés chez moi dès la fin de l'été.
Après, même sur le côté affectif, il y a quand même eu de chouettes moments, comme de très brèves vacances chez mon père dans le midi et le traditionnel séjour des enfants à la maison en été.
Il y a eu aussi, et ça, c’est une nouveauté, cette petite semaine d’écriture qu’on s’est organisé au mois d’août avec quelques copains pour compenser l’absence de salon. Une petite bulle hors du temps, hors du vrai monde où on en bave qui m’a fait le plus grand bien.
Il a fallu faire avec le Covid, je vous laisse aller jeter un coup d’œil à l’article que j’ai consacré au salon, puisque pour une fois, j’ai pondu un.
Ce ne fut guère plus brillant que le reste de l’année avec le sentiment de n’avoir rien fichue, alors que je n’ai jamais travaillé avec autant de régularité :
Le Chant des Fenjicks
Dernières vagues de corrections + corrections éditoriales. Le bébé étant costaud, ça m’a bouffé quand même un peu de temps, mais je suis contente du résultat. Sorti pour les Aventuriales, il a fait un excellent salon, qui aura malheureusement été le seul, puisque les suivants, ont tous été annulés. Quand on a bossé deux ans sur un roman, ça fait mal de ne pas pouvoir mieux le défendre en salon.
Jusqu’ici, je n’ai fait quasi aucun retour personnel du salon.
Pourquoi ?
Simplement parce que je passe généralement une bonne semaine à fignoler le résumé en image que vous pouvez trouver sur le site Aventuriales.fr *.
Alors pourquoi cette fois-ci ?
Parce que cette édition restera indéniablement dans les mémoires comme le salon qui a bravé 2020. C’est terminé et j’ai encore du mal à réaliser, tant le salon a été ma quasi unique préoccupation des deux derniers mois. Pourtant ce ne sont pas les autres sources qui se sont taries, celleux qui me suivent sur FB, le savent : chatons sauvages dans mon jardin, problème de voiture et de garagistes pas toujours très honnêtes, inondations en tout genre, fissures dues à la sécheresse**. On va s’arrêter là pour l’inventaire, mais autant dire que mes projets personnels et littéraires n’ont que très peu avancé durant cette période stressante.
D’abord et avant tout, les Aventuriales, c’est une équipe de potes, de passionnæs (de doux dingues, même) qui souhaitent soutenir les littératures de l’imaginaire*** et toutes les créations qui s’en inspirent. Donc, même si ce billet se veut personnel, il n’a pas vocation à gommer cet aspect qui fait la force de notre festival. Bien au contraire, si notre équipe n’était pas aussi soudée et aussi barge****, j’aurais depuis longtemps jeté l’éponge.
Organiser un salon, c’est du boulot.
Organiser un salon en 2020, c’est juste de la folie furieuse.
On ne peut que comprendre que certaines orga aient préféré renoncer avant de ne plus avoir le choix. L’actualité leur donnant raison. Et pourtant, doit-on baisser les bras ? Si nous avons pu le faire, j’entends par là, si nous avons pu mettre en place les mesures sanitaires et les faire respecter, pourquoi n’en serait-al pas de même ailleurs ? Pourquoi nous traiter en irresponsables ? Certes, leur existence est non-nulle, mais contrairement à ce qu’on nous rabâche, iels ne sont pas majoritaires.
Aujourd’hui, j’espère de tout mon cœur que le succès des Aventuriales permettra à d’autres salons d’obtenir leurs autorisations. Je pense tout particulièrement à Grésimaginaire, Imagina’Livres et ImaJn’ère dont les dates commencent à se rapprocher alors qu’on parle de fermer les gymnases et d’interdire toutes déambulations (oh misère !)
Table ronde sur l'organisation de salon avec la participation de notre président, de Pierre-Marie d'ImaJn'ère et Pascale Languille de Grésimaginaire
La préparation de cette édition, et surtout les derniers soubresauts de l’actualité avec les contraintes et incertitudes qui en ont découlé, m’ont vidé, épuisé. J’ai donc attaqué le salon dans un état proche de l’amibe sous prozac. D’autant plus que l’installation ne s’est pas déroulée au mieux : barnums manquants, voire morceaux de barnum (vi y a des gens qui volent des murs de toiles, vous le saviez, vous ?) une météo qui s’est efforcée de nous tromper et de nous faire mentir, plus les improvisations de dernières minutes, parce que choses qui fonctionnent bien sur le papier, n’ont pas toujours l’amabilité d’en faire autant sur le terrain.
En ces temps de covid et de frustration due à l’annulation de tous les salons de printemps, le moral en a pris un sacré coup. Le mien, bien sûr, mais pas que… Du coup, côté écriture, une fois le projet en cours bouclé, je me suis mise à ranger la cave, la buanderie, refaire des masques, jardiner quasi jour et nuit… bref, tout pour pas écrire. Et puis je suis tombée sur un article de blog, celui de la Louve Errante, où Ophélie raconte une vraie fausse résidence d’écriture entre copines et je me suis dit : why not ?
J’ai une maison, pas bien grande, mais avec deux chambres libres, dans laquelle y a deux lits, je peux sans problème recevoir 4 personnes, il m’est arrivé de monter à 6 pour les Aventuriales… (je le fais plus, parce que ça implique camping dans le salon). Je dispose d’un grand salon-salle à manger, d’une serre froide que je transforme en coin cosy dès qu’elle se vide au profit du jardin et d’une chouette terrasse. Oki, c’est en ville, mais dans un quartier périphérique et assez calme. Ça se tente, non ?
Je n’ai eu aucun mal à trouver 4 copains que l’idée a séduits. Ils étaient en fait bien plus nombreux, mais quand il s’est agi de se mettre d’accord sur des dates, c’est devenu plus compliqué et on est retombés à 4. Parfois, les choses s’arrangent pour le mieux. Ce fut le cas tout du long.
Durant les semaines suivantes, impossible de me débloquer avec trois projets en file d’attente, un quatrième en attente de signature, plus une nouvelle soit à corriger soit à réécrire. Bref, le mode panique commençait à se profiler. La pression ne me réussit pas, j’aime avoir le temps de bosser un texte en profondeur. Cette retraite qui pour moi, n’en serait finalement pas trop une était-elle une bonne idée ? J’avoue que je commençai à me poser la question quand mon premier invité a débarqué à la maison avec trois jours d’avance sur les autres. Déjà nos discussions m’ont aidé à faire le tri dans mes priorités et comme je m’attendais à ne pas être très performante, je me suis donné comme objectif pour ces 5 jours de fausse retraite de corriger la nouvelle rien de plus. Après tout, en étant chez moi, j’aurai plein de taff à côté à commencer par gérer la portée de chatons qui s’est installée chez moi en juin et bien sur le jardin. Pour le reste, il était prévu de tout partager et ça a super bien fonctionné.
Au final, on a beaucoup discuté écriture, littérature, sucettes et genres (comprendra qui peut), on a fait des grandes balades, on s’est empiffré de glaces et de tomates, mais surtout on a beaucoup bossé. Même s’il a fallu trois jours à mon héroïne pour ouvrir une boîte de crème de marrons, elle a fini par l’ouvrir !!!
Le dernier jour, on a même « sauvé » les Aventuriales ! Ou du moins, les copains m’ont convaincu de ne pas jeter l’éponge pas avant d’avoir étudié toutes les solutions possibles – au bout d’un moment ça devient usant d’envisager le pire et l’annulation d'un concert la veille du jour J, nous a fichu un sacré coup et notre trésorière a flippé grave et je ne pouvais pas lui donner tort – et au final, des solutions, on en a trouvées. Oki, ça a impliqué un sacré coup de collier dont : révision du plan de salle – ce que je m’étais promis de ne pas faire –, réorganisation de la circulation sur tout le site afin que ça soit cohérent, implantations des barnums, de la scène, des espaces assis pour le public…
Bref, une vraie-fausse retraite très positive qui m’a complètement remise sur les rails. Mon planning pour les prochains mois est déjà bien entamé, avec un syno de torché, un autre presque terminé (j’espère arriver à le boucler avant la fin du mois, mais les Aventuriales restent ma priorité ce mois-ci et le prochain). J’en ai trois à boucler pour déposer une demande de bourse, après quoi, je pourrai attaquer une réécriture qui me tient à cœur et qui fera peut-être bien l’objet d’un nouveau billet de blog.
Ou plutôt le début ?
Car en fait, cette épopée se déroule bien avant les ennuis de ma débusqueuse de mondes. Plus de mille ans avant, elle raconte cette révolte des cybersquales à peine évoquée par Otton dans les premiers chapitres de la Débusqueuse.
Vous retrouverez aux côtés de mes trois vétérans, Koba, Alduin et bien sûr Samtol, de nouveaux planétaires qui sauront je l'espère, vous séduire
La transhumance galactique des Fenjicks est en péril. Traqués depuis des millénaires par les Chalecks, ces créatures cosmiques ne servent plus que de taxis vivants à travers l’espace.
Après des années de servitude, leur nombre s’amenuise et leur espèce est menacée d’extinction. Mais leur mystérieux chant silencieux traverse toujours la galaxie. Il porte en lui les notes
d'un nouvel espoir : le soulèvement des cybersquales.
À travers le destin d’extraterrestres que rien ne destinait à la lutte, Le Chant des Fenjicks nous offre un roman choral où chaque voix est la pièce d’un puzzle, et chaque protagoniste, le rouage invisible d’une révolution qui les dépasse toutes et tous.
Il y a un peu plus de deux ans, trop heureuse de retrouver mes cybersquales et l'univers de ma débusqueuse, j’attaquai sereinement l'écriture de ce roman, encouragée par Davy, mon éditeur, et Laetitia du Livre de Poche... L'idée de départ était de faire coïncider la sortie de cette préquelle avec la sortie en poche de La Débusqueuse de Mondes, mais comme une histoire où tout se déroulerait sans accroc n'en serait pas une, de nombreux imprévus et retournements de situation ont sans cesse repoussé la première date tandis que la première seconde avancée... d'où cette très longue attente
Oui, mais orientée jeunesse, avec de nouveaux personnages, un nouveau squale... mais il est encore trop tôt pour en dire plus
Alors, oui, je sais, j'avais promis un article par mois, mais concernant le sujet du dit article, j'avais rien précisé... mais, là, j'ai vraiment trop l'impression qu'on nous prend pour des billes et j'avais besoin de partager avec vous. A vous de voir ce que vous voulez en faire après...
Le masque grand public, nouvel objet de consommation de masse ?
Avant de commencer, je ne suis pas contre la généralisation du port du masque, bien au contraire, je déplore juste qu’encore une fois on cherche à nous pousser à la consommation, plutôt que de nous informer, ou nous former à l’usage d’un tel outil.
À quoi sert ce masque ?
Sauf erreur et je compte sur mes amis médecins, infirmiers ou autres professionnels de la santé pour me corriger si je me trompe, la généralisation du port du masque dans l’espace public par tout un chacun a pour unique but de limiter la propagation de l’épidémie par des porteurs qui s’ignorent. En bref, ça signifie que votre masque n’est pas destiné à vous protéger des autres, mais à protéger les autres de vos potentiels germes, rien de plus.
Toutefois, il vous protège aussi un peu, parce qu’il va vous empêcher de vous toucher le visage avec des doigts potentiellement souillés par le mobilier urbain ou encore le caddy du supermarché entre autres. Mais ça ne sera efficace que si la première chose que vous faites en rentrant chez vous est de vous laver les mains, cela avant même d’ôter votre masque.
Partant de ce postulat, quelqu’un pourrait-il m’expliquer en quoi mon masque serait-il plus contaminé quand je rentre chez moi que mon chemisier ? D’accord, j’ai soufflé dans le premier, mais j’ai transpiré dans le second, non ? Sans compter que le chemisier, je ne vais pas le changer toutes les 4 h, on est bien d’accord ? Dois-je aussi le laver à 60 degrés ? Et ensuite, faire un cycle à vide avec de la javel ? Mon âme d’écolo ne peut s’empêcher d’imaginer les dégâts occasionnés par une pratique pareille systématisée et se demande quelle bande de malades irresponsables a bien pu pondre de telles recommandations.
Irresponsables, pourquoi ? Parce que si on préconise un protocole strict de désinfection de ces masques, je n’ai vu aucune recommandation concernant la manipulation des masques au sortir de la machine ou conseil de stockages avant réutilisation… alors, que le risque de contamination est loin d’être négligeable, me semble-t-il.
Pour rappel, enfiler un masque ne se fait pas n’importe comment :
Mais quid de la manipulation de notre masque au sortir de la machine ? Que nous conseille-t-on pour le garder « stérile »… rien ! Du coup à quoi rime ce traitement pour le moins drastique autant que stérile (dans le sens inutile, puisque notre masque va sans aucun être recontaminé avant sa prochaine utilisation. Oui, parce que pour rappel, VOUS êtes la principale cause de contamination de votre masque.) ?
D’autant qu’une étude publiée dans The Lancet prétend que le coronavirus ne survit que 48 heures sur du coton. Il suffirait donc d’avoir plusieurs masques, de suspendre ceux utilisés pendant quelques jours à l’air libre avant réutilisation en organisation une rotation.
Alors pourquoi une telle préconisation ?
Et puis, que va-t-il se passer quand vont commencer à tomber les factures d’eau, d’électricité ? Parce que ça va en faire des lavages…
Ne serait-il pas plus responsable de donner des conseils avisés de bonne pratique ? Qu’on arrête de nous prendre pour des bêtes de consommation incapables de réfléchir ?
Alors, même si vous vous fichez de l’avenir de la planète, par pitié, prenez le temps de réfléchir au pourquoi du comment, d’organiser l’arrivée de ces masques dans votre vie et de réfléchir à comment vous allez vous y prendre pour qu’ils ne soient pas juste « décoratifs » ou un gouffre financier avant d’être une nouvelle catastrophe écologique.
Ceci n’est que le fruit d’une réflexion qui me taraude depuis plusieurs jours, elle n’a pour but que de vous inviter à réfléchir de votre côté.
PS - S'il reste des fautes, voyez avec Antidote
Mon premier roman, Les Enfants du Passé est sorti chez Voy'el, depuis quelque temps. Le second, La Débusqueuse de Mondes, a été publié par Les Éditions du Peuple de Mü qui sont devenues Mü Éditions et viennent de s’offrir une nouvelle mutation en tout début d'année.
Une question m'a souvent été posée : pourquoi avoir changé de maison d'édition ? Ce à quoi je fais régulièrement remarquer que mon premier roman est toujours chez Voy'el.
Il semble que pour beaucoup de lecteurs, voire parfois d'auteurs, il soit incongru d'avoir plusieurs éditeurs et même d'écrire dans différents registres. Or si je ne considère pas l’écriture comme un simple loisir, j'aime m’amuser et m'aventurer sur divers territoires, ce qui n'est pas toujours compatible avec la ligne éditoriale ou encore le planning de mes éditeurs...
Vi, MES, parce que je commence à en avoir une jolie collection : Au loup éditions, Le livre de poche, Critic, 1115, Mü, Voy'el aux quels va bientôt s'ajouter un septième... j'en dirai pas plus aujourd'hui !
Il y a quelques jours, je vous annonçais ici la sortie prochaine de La chose au fond du sac, un roman estampillé jeunesse, le premier tome d'une série de 5.
Est-ce que ça signifie que j’arrête d'écrire de l'adulte ? Rigolez pas, on m'a déjà posé la question. Si si.
Alors, non, je continue d'écrire du tout public, parce que quelque part, j'ai du mal à étiqueter mes lecteurs ou à les ranger dans des cases, même lorsque je raconte les péripéties de jeunes adolescents.
J'ai par ailleurs deux autres romans dans les circuits éditoriaux : l'un SF qui sortira au mois d'aout (même univers que la Débusqueuse, mais plus sombre) et un second appartenant à un tout autre registre (Uchronie Merveilleuse ?) qui cherche encore son éditeur, peut-être un huitième ou alors un de ceux qui m'ont déjà édité ? Qui sait... J'essaie de ne pas trop me projeter. Ce qui n'est pas toujours simple.
Pour le moment je me concentre, ou essaie, sur le premier jet en cours. Qu'est-ce ? A nouveau de la SF tout public à partir de 9 ans, en tout cas c'est l'idée, une idée née à Livre-Paris 2019 l'an dernier en discutant avec Aurore et Élisabeth des éditons Au loup.
Incidemment, c'est aussi suite à cette discussion, que je leur ai proposé la Chose au fond du sac qui aurait dû sortir pour Livre-Paris*
On dit et pense beaucoup de mal de Livre-paris, en ce qui me concerne, ce salon a été une étape aussi récurrente que bénéfique dans ma petite carrière d'autrice. Tiens, ça pourrait faire l'objet d'un autre article de blog, ça ;)
* il sort tout de même fin mars...
Bonjour
Oui, je sais, ce blog est moribond. Il faut absolument que je me décide et réserve une journée par mois à lui consacrer. On va dire que c'est MA résolution pour 2020... Quoi, on est déjà en février ? Et alors ?
Et comme il faut bien commencer par quelque part, je vais vous causer un peu de ma prochaine sortie chez Au Loup Éditions : Un roman jeunesse qui vise un public de 9 à 99 ans, comme un hebdomadaire bien connu, et qui surfe à la limite entre fantastique et Science-Fiction, ou encore ce que d'aucun appelle le merveilleux scientifique
Qu'est-ce que ça raconte ?
Léna est une toute jeune fille presque comme les autres, c'est à dire unique, parce que chacun d'entre-nous est unique.
Toutefois, la nature l'a doté d'un don très particulier : elle entend les pensées, pas toutes, juste celles qu'on se retient de dire. il va sans dire que ce ne sont pas forcément les plus charmantes.
Sinon, comme beaucoup, elle a un papa, une maman... les siens sont divorcés et des impératifs économiques vont les amener à cohabiter chez un grand-père qui n'est pas vraiment celui de Léna, mais celui d'un de ses demi-frères, mais est-ce important ?
Par ailleurs, elle a aussi un frère, un autre demi-frère sans lien de sang avec celui précédemment cité ainsi qu'une demi-sœur qui est leur ainée à tous. Bref, une famille comme on en rencontre de plus en plus...
D’accord, mais cette chose, c'est quoi ?
C'est justement la question que Léna se pose quand une petite voix la tire de son sommeil.
Une petite voix qui vient de la maison d'à côté...
une maison abandonnée, dans le style petit château, défendue par une végétation foisonnante.
A combien de tomes doit-on s'attendre ?
On est parti sur 5, on verra ensuite selon que vous soyez conquis ou pas
Cet article se veut le premier d'une série consacrée aux salons et autres conventions et festivals de l'Imaginaire. Il ne s'agira pas ici de raconter "mon fabuleux ou désastreux weekend", mais d'essayer de présenter l'événement concerné, d'en faire le portrait au plus près. Et pour commencer, j'ai choisi ImaJn'ère, tout simplement, parce que c'est le premier que j'ai fait cette année.
ImaJn’ère est un petit salon consacré au polar et à l'imaginaire, organisé par une équipe de passionnés qui ont tous à cœur de faire de ce rendez-vous annuel, un moment de convivialité, d’émulations et de partage.
Pourquoi, mets-je en avant cet aspect ? Parce que ce n’est pas toujours le cas et que le but visé par les organisateurs a toujours une incidence sur l’ambiance du salon. Ici, il est clair que l’équipe tient à satisfaire autant les exposants que les visiteurs : tout le monde doit repartir avec l’envie de revenir et c’est une pure réussite !
La fréquentation y est peut-être un peu confidentielle, mais elle se compose de lecteurs assidus et voraces qui profitent de l’événement pour faire le plein de livres et découvrir de nouvelles plumes : bref, le rêve de tout auteur !
photos empruntées à la page FB d'ImaJn'ère
Pour arriver à ce résultat, l’équipe ne lésine pas sur les moyens. Le bataillon de bénévoles est non seulement impressionnant pour un si petit salon, mais au top. Tous s’efforcent de palier aux inconvénients inhérents au lieu : les salons Curnonsky sont sans aucun doute un cadre magnifique, mais situés en plein centre historique d’Angers leurs accès n’est pas des plus simple (Le plan de circulation de la ville est non seulement compliqué, mais encore en plus fâché avec googlemap). Cependant décharger ne pose pas de problème grâce à la diligence des bénévoles, trouver une place de parking gratuite relève toutefois du coup de chance.
Photos empruntées à la page FB d'ImaJn'ère
But du jeu, rester positif au moment d'attaquer une nouvelle année, alors plutôt que de lister des séries, le défi consiste à lister un maximum de truc chouette qui vous est arrivé en 2016
1/ un petit-fil : Sacha est arrivé le 31 décembre 2015, mais notre première rencontre à eu lieu pour sa sortie de maternité, donc en 2016. La petite crevette et devenu très vite une doublure du Petit Prince de Saint-Exupéry et il est à l’origine de mon plus gros fou-rire de l'année, j'ai des copains qui en rigolent encore !
2/ un premier roman publié : c'est un rêve qui se réalise, l'aboutissement d'une aventure commencée en 2009
3/ Une couverture sublime : Céline Simoni et Corinne m'ont gâté sur ce coup là, je ne pouvais rêver plus belle couverture pour les Enfants du Passé
4/ mon tout premier relevé de droit d'auteur, pas bien gros, mais encore assez conséquent puisqu'il ne s'agissait que d'une participation à une anthologie
5/ mon premier conte pour enfant publié : merci à Mestr Tom pour m'avoir invité à participer à cette aventure, elle m' a donné envie de récidiver
6/ un second roman accepté : sortie prévue au printemps 2017, il ne faut pas croire que c'est moins fort parce que c'est le second, bien au contraire
Depuis le début de l'année, j'ai ouvert au moins 42 bouquins, pour n'en terminer que 36. 6 me sont donc tombés des mains. Pourquoi ? Plutôt que de lister les petits trucs qui m'irritent, me sortent de ma lecture ou me font carrément abandonner un livre, j'ai décidé de m'attarder sur ce qui au contraire m'accroche dans un roman.
Mais avant un peu de statistiques
Les personnages et représentation
Les grands absents
Dans mon précédant article, j'évoquai la sous représentation de l'homosexualité dans la littérature et même au cinéma, mais force est de constater qu'elle n'est pas seule à être sous représentée.
Qu'est-ce qui me fait kiffer un roman ? Plein de choses, la petite liste ci-dessous n'est pas exhaustive
1 – Un démarrage sur les chapeaux de roue, en plein au cœur de l’action !
Les grandes explications contextuelles m’ennuient, parfois même elles m’embrouillent et souvent, il faut bien l’avouer, elles ont un arrière goût de déjà lu/vu quelque part. Rien ne me ravie plus qu’un premier chapitre qui plante le décor par petites touches intégrées intelligemment à l’action. De préférence en mode « show don’t tell », mais il n'est pour autant pas nécessaire que la scène soit extraordinaire, juste qu’elle annonce la couleur, donne le ton, me donne envie de découvrir la suite…
2 – Le Show don’t tell
Je suis très sensible au style. Pas dans le sens élitiste, non. Je préfère souvent un style simple, pourvu qu’il soit efficace. J’entends par là qu’il doit servir le texte, l’intrigue, le propos de l’auteur. Ce que j’aime par-dessus tout s’est d’être embarquée au cœur de l’histoire. Ce qu’on appelle le show don’t tell, c’est quand l’auteur parvient à vous faire vivre et vibrer avec ses personnages. À contrario lorsqu’on m’explique et me raconte ce qui se passe, j’ai tendance à décrocher. C’est encore plus vrai lorsque cela touche aux sentiments : non, je veux pas connaitre dans les détails le pourquoi du comment, quand ça tombe comme un cheveu sur la soupe.
3 – L’humour et l’ironie
Par nature, je ne me prends jamais au sérieux et déteste qu’on me prenne la tête. Je ne lis pas pour déprimer, pour ça, il me suffit d’écouter les infos. Sans être rédhibitoire, l’absence d’humour ou d’ironie dans un texte s’apparente pour moi au manque de sel dans un plat. Bien sûr, l’humour est un ingrédient à manier avec subtilité. Il faut que cela soit bien fait, introduit au bon moment et dosé avec soin, mais lorsque la sauce prend, cela peut faire la différence entre une lecture sympa et une lecture jouissive !
4 – Les personnages
Ils sont le cœur du roman, son âme. Pour moi, un bon roman c’est d’abord des personnages, s’ils sont secondaires, juste les passagers d’un univers qui leur vole la vedette, je vais vite en éprouver de la frustration. Aussi fantastique, original, structuré ou fouillé que sera l’univers en question, jamais il ne remplacera des protagonistes forts, bien campés avec leurs petits travers, leur voix propre. Après, ces personnages peuvent être détestables, mes expectatives à leur égards ne seront simplement pas les mêmes que s’ils sont super cool. Plus le ou les héros sont atypiques, plus je m’en réjouis, après faut aussi que ce ne soit pas gratuit ou desserve l’intrigue.
5 – Le détail qui tue !
Un univers riche et cohérent permet de voyager, donne de la profondeur à une intrigue. Souvent, il suffit de pas grand-chose, d’une évocation, de termes bien choisis pour que la magie opère. Le choix d’un vocabulaire qui colle au décor, à l’univers, l’époque participe à sa cohérence. Perso je suis même prête à m’aventurer jusqu’en Absurdie pourvue que cela serve l’intrigue ou le propos de l’auteur. En revanche, je déteste avoir l’impression d’être prise pour une buse. Même en imaginaire, avant d’avancer n’importe quoi, il vaut mieux prendre le temps de faire quelques recherches et de vérifier ses sources.
6 – Une intrigue bien ficelée
Et bien sûr, il faut une histoire. En général, c’est sur la distance qu’on se rend compte si elle tient la route. Je ne suis pas une adepte de la surprise à tout prix et rien ne m’agace autant que les retournements tirés par les cheveux, sauf peut-être ceux qui sont trop prévisibles. Là aussi, c’est une question de dosage, d’alchimie.
7 – La cerise sur le gâteau
Ou ce petit plus qui donne au roman une dimension qui le sort du lot. La richesse de notre univers est étourdissante : à l’heure actuelle, sur notre planète, des gens vivent encore de cueillette et de chasse comme à la préhistoire, alors que d’autres envoient des sondes et des fusées dans l’espace. Alors, pourquoi se limiter à une représentation étriquée ? J’aime que l’auteur me sorte de ma zone de confort, qu’il ose, qu’il ne se cache pas derrière des personnages « idéalisés », que l’univers qu’il me propose ne soit pas une simple transposition de notre société occidentale, avec un renforcement de ses a priori…
Pour résumer, j'aime être surprise et recherche des lectures positives. Je n'ai rien contre quelques frissons, mais l’horreur pure et la surenchère dans la violence ne sont pas pour moi.
Ceci n’est pas vraiment une chronique, c’est beaucoup trop personnel, intime, pourtant j’avais envie de le partager depuis déjà quelques semaines.
La représentation dans la littérature est un sujet qui m’interpelle. Surtout depuis peu, je dois l’avouer. Dans Anything goes, John Barrowman, dit grosso modo de mémoire, que le Capitaine Jack Harkness est le genre de personnage auquel il aurait aimé pouvoir s’identifier lorsqu’il était enfant. Il suffit de prendre le temps de fouiller sa mémoire trente secondes pour réaliser à quel point il y a bien peu de personnages gay positifs, tant en littérature qu’au cinéma. Surtout, si on remonte 20 ans en arrière, mais même aujourd’hui ça reste vrai. A fortiori, si on veut rester dans du grand public. Josh Whedon a bien osé avec le couple Willow/Tara… Willow étant sans doute ma préférée parmi les personnages féminins de cette série, mais ce type de personnages restent minoritaires, anecdotiques.
Si je reviens sur cette phrase de JB, c’est sans doute qu’elle a touché quelque chose de très intime au fond de mon inconscient et a réveillé un processus de réflexion. Jusque-là, j’avais tendance à me moquer de ces histoires de représentation : enfant je lisais, les Trois Mousquetaires, Rocambole ou Robin des Bois Prince des voleurs, je regardais Zorro ou Thierry la Fronde et m’identifiais à eux. Je trouvais ça normal. Comme je trouvais normal d’être traité de garçon manqué… d’ailleurs, dans le club de 5, c’est à Claude que je m’identifiais.
Bref, rien de traumatisant. Pourtant, des questions sont longtemps restées sans réponses, le genre de questions qu’on ne pose à personne tant elles vous semblent saugrenues. Ainsi peut-on être à la fois homme et femme dans sa tête ? Nous le sommes tous plus ou moins me direz-vous avec plus ou moins de réticences… Peut-être, je l’ai cru longtemps, très longtemps. Mais alors pourquoi ai-je depuis l’adolescence éprouvé une énorme tendresse pour le personnage de Zaza ? Caricatural, ridicule aux yeux du plus grand nombre, je continue de trouver la détresse de Zaza incommensurablement touchante. Alors lorsque John Barrowman a repris ce rôle l’espace d’une demi-saison, j’ai pris un billet pour aller le voir à Londres. J’éprouvai le besoin de voir ce que lui ferait de ce personnage, sans trop savoir pourquoi cela m’importait autant.
Quel rapport avec Éclat de Givre ?
Très honnêtement, j’adore Estelle Faye, son enthousiasme, sa générosité, c’est une belle personne. J’ai acheté ses deux premiers romans, je les ai lu et aimé mais sans éprouver cette étincelle qu’on espère toujours, à chaque nouvelle lecture… Éclat de givre, je l’avais vu passer et la couverture ne m’avait pas du tout parlé et étant l’heureuse propriétaire d’une pile à lire vertigineuse, j’avais fait l’impasse et pas même lu le quatrième de couverture. Si j'avais su ! C’est à Angers, alors que je lui dédicaçais Les Enfants du Passé qu’Estelle m’a pitché ce roman avec des étoiles plein les yeux. Punaise, il me le fallait ! À l’écouter, je savais déjà qu’il me le fallait et en même temps, j’éprouvais de l’appréhension à l’ouvrir, à le lire. Jamais, je ne lis sur un salon. En principe du moins !
Pourquoi ?
Parce que quelque part, Chet est le fils spirituel de Jack Harkness et de Zaza. Parce que la nuit, il chante du jazz travesti en femme, qu’il collectionne les aventures masculines tout en étant secrètement amoureux de son amie d’enfance. Et pour couronner le tout parce que c’est aussi une putain d’histoire avec de l’action, du suspens et de l’émotion ! Et même avec toutes ses fêlures, Chet est un personnage lumineux, un personnage positif.
Quel rapport avec toi, t’es une femme, non ?
Pour l’état civil sans doute, pourtant dans ma tête c’est beaucoup moins clair et quelque part, je me sens sans doute plus proche d’un travesti que de la majorité des femmes que je côtoie, peut-être parce que je me sens plus homme que femme tout en aimant les hommes. Bref, j’appartiens à une communauté d’invisibles, à ce + qu’on rajoute à LGBT quand on y pense.
Voilà ce qu’on appelle un beau dérapage ou comment une chronique vire au coming out
Pour en revenir à Éclat de Givre, une fois qu'on l'a lu, la couverture se justifie complétement, c'est du post apo, un excellent post apo. L'action se déroule dans un Paris à la foi poétique et effrayant. Et de l'action, cette histoire n'en manque pas, ses talons aiguilles ne font de Chet ni un cul-de-jatte ni un manchot : il cavale, il castagne et se prend aussi pas mal de gnons au passage : bref, rien que du bonheur !
— Et si on organisait un salon ?
Drôle d’idée, me direz-vous… pas tant que ça quand, avec quelques passionnés, on a déjà créé une association pour promouvoir l’imaginaire dans la diversité de ses expressions et que dans cette optique, on a déjà lancé une revue qui démarre plutôt bien. Ce n’est au final qu’une étape de plus, non ? Sauf qu’organiser un salon n’est pas une petite affaire, qu’il faut une salle et une mise de fonds importante et aussi beaucoup beaucoup de temps libre disponible.
L’idée avait cependant été lancée, par qui, je ne m’en souviens plus, peut-être JP Fontana, mais je n’en suis pas sûre. Elle resta en suspend, jusqu’au jour ou Lilian est revenu en nous annonçant que la commune de Ménétrol mettait une salle à notre disposition et que madame la députée était prête à nous soutenir avec une générosité qui rendait tout de suite cette folle idée beaucoup plus concrète… c’est ainsi que sont nées les Aventuriales.
Organiser un salon, oui, mais dans quel but ?
Pas de nous faire des sous, non. Ça, c’est certain !
D’abord et avant tout, nous cherchons à promouvoir les littératures de l’imaginaire et ses différents acteurs : auteurs, illustrateurs et bien sûr petits éditeurs, avec une priorité donnée aux plus petits, ceux qui ont le plus de mal à trouver un espace pour s’exprimer, pour se faire connaître.
Par esprit militant nous voulions que notre salon soit gratuit pour tous, exposants et visiteurs et ce premier salon le fût. Cependant, il ne nous échappait pas qu’aussi généreuse que fût l’enveloppe de notre chère députée, elle ne suffirait pas. Quant à nos demandes de subventions ou de partenariats, elles se heurtaient au mieux à un scepticisme prudent au pire à une fin de non-recevoir. Qu’à cela ne tienne, nous ferions comme tant d’autres et lancerions notre première campagne de financement participative !
L’idée a plané quelque temps, avant que je ne prenne le taureau par les cornes. Pourquoi moi ? Parce qu’organiser une campagne ulule, c’est un boulot à plein temps, quelques contacts s’y étant frottés nous avaient prévenus de cet aspect. Sur le coup, on s’est tous dit comme vous sans doute d'ailleurs qu’ils exagéraient… Pas vraiment, non. Sur la dernière ligne droite de cette première campagne, j’ai fait un burn-out et notre petite équipe faillit voler en éclat.
La campagne n’était pas seule en cause : notre équipe était beaucoup trop petite et nous avions mis la barre très haute pour un premier salon. D’ailleurs à la veille du grand jour, nous étions tous épuisés, notre président parlait même de donner sa démission à la prochaine assemblée. Nous avions le sentiment d’avoir brassé beaucoup d’air pour pas grand-chose que malgré tous nos efforts, personne ne s’intéressait à notre projet, ne nous prenait au sérieux et que notre campagne de communication ne fonctionnait pas. La suite nous prouva que sur ce dernier point, au moins on se trompait : le public fut au rendez-vous et la fête réussie. Les Aventuriales, de projet irréaliste devenait un festival digne de ses aînés et de nos rêves les plus fous !
À peine cette première édition bouclée, nous envisagions la suivante…
En commençant par un bilan aussi complet que possible de nos réussites, mais aussi des difficultés rencontrées. Des solutions furent proposées, et mises en place. Il nous tardait de les expérimenter. Bref, repartie comme en quarante, la petite troupe. De plus, nous avions recruté des bonnes volontés, Axelle, Stéphanie et Perrine rejoignant l’aventure. Bref, nous étions gonflés à bloc ! Plus rien ne pouvait nous résister. Sauf que de la théorie à la pratique… vous connaissez l’adage.
Parmi les priorités, il fallait revoir le plan de salle et mieux maîtriser les inscriptions. Bien sûr, cela impliquait qu’on refuserait du monde, mais il était aussi nécessaire de pouvoir garantir à nos exposants des stands en rapport avec ce qu’ils amenaient. Ensuite, la communication ayant pas mal cafouillé, j’ai élaboré des dossiers d’inscriptions qui avaient pour but d’éviter de perdre des heures à récupérer des informations logistiques comme les adresses mail des auteurs. (y a toujours un truc qui ne va pas et devoir passer par leurs éditeurs pour vérifier une info sur leur fiche par exemple, ça peut devenir cornélien pour peu qu’il e situe pas où se trouve le problème. Sans compter que les éditeurs ont souvent autre chose à faire qu’à relayer une info qui ne les concerne pas directement.
J’avais tout pointé, tout ce qui m’avait fait perdre un temps précieux en peccadilles : les PDF dont la mise en page part en vrille au copier/coller, les photos incluses dans un doc impossible à extraire, les photos au format timbre-poste… Bref, cette année pas question de passer des heures à quémander des documents aux éditeurs.
J’avais créé trois documents types pour les préinscriptions, j’y avais consacré quelques heures, mais cela devait en sauver beaucoup. Les questions me semblaient claires, les directives aussi, mais j’ai appris à mes dépens que les éditeurs sont les rois de la lecture en diagonale !Sans compter ceux qui partent du principe que leur place leur est acquise et ne répond ent que sur les sujets qui les préoccupent. Ça ne part pas forcément d’un mauvais sentiment, mais quand on doit perdre une après-midi à rechercher des informations qu’on devrait avoir sous la main, c’est un peu rageant. Vu le nombre de dossiers d’inscription reçus, je ne regrette quand même pas d’avoir pris la peine élaboré ce document qu’il faudra cependant encore peaufiner.
Concernant la campagne ulule, je savais que ce serait dur. D’abord d’un point de vue personnel, ça tomberait mal en terme de calendrier. Pas question pourtant de laisser tomber l’association juste parce que j’avais aussi la promo d’un bouquin à assurer. Nous avons donc décidé de miser sur un premier palier moins élevé et renoncé à la totale gratuité des stands, la contribution réclamée restant toutefois très raisonnable. Il me faut préciser que les députés ne peuvent renouveler leur soutien d’une année sur l’autre et bien sûr notre liste d’invités, elle, ne pouvait que s’allonger… donc dans l’idéal, il nous faudrait atteindre le second palier. Bref, la somme récoltée l’an dernier.
Cette campagne Ulule sera ma dernière, je l’ai annoncé sur FB et je m’y tiendrai.
Parfois on devrait s’abstenir, dès le départ, je la sentais pas cette campagne. J’aurai dû refiler le bébé à quelqu’un d’autre ! Et bien sûr, dès la première marche, je me suis prise les pieds dans le tapis : je n’étais pas prête ni suffisamment disponible et pour couronner le tout, il est devenu de suite évident qu’on ne pouvait conduire cette campagne sur les mêmes bases que l’an dernier.
Je remercie d’ailleurs Perrine d’avoir tiré très tôt la sonnette d’alarme ? Une nouvelle « stratégie fut donc décidée à l’arrache alors que notre président était en vadrouille (ah, ces auteurs, toujours en vadrouille !) Sauf que miser sur notre programmation demandait d’accélérer sa mise en avant alors que certaines décisions restaient à prendre. Et me voilà repartie pour les exercices d’équilibristes, comme par exemple contacter des auteurs à l’arrache pour leur demander de diriger des tables rondes sans vraiment avoir le temps d’en discuter avec eux… Merci Jean-Claude, merci Jeanne-A pour votre enthousiasme.
Pour résumer, cette nouvelle campagne sans être aussi exténuante que la première m’a une nouvelle fois mis devant mes limites. Ça sera ma dernière, je n’en mènerai plus, même si j’en déplore les conséquences inévitables. Si j’ai appris une chose de la vie, c’est que si vous ne préservez pas votre santé, personne ne le fera pour vous.
Il n’est pas question que je quitte l’association, ni même l’organisation du salon, je veux juste pouvoir à nouveau consacrer le plus gros de mon temps à l’écriture. Mon premier bouquin reçoit un super chouette accueil et j’aimerai en profiter, j’aimerai terminer son petit frère qui n’avance pas beaucoup : cinq chapitres écrits en six mois, c’est dire ! Et derrière, j’ai plein d’autres projets qui mijotent.
Pour conclure, j’ajouterais que participer à l’organisation des Aventuriales est une des expériences les plus enrichissantes que j’ai vécues et que même si je ne me souviens plus exactement de qui est partie cette folle idée, je l’en remercie comme je remercie tous ceux qui de près ou de loin ont participé à sa réalisation.
Honte à moi, cela fait des semaines que je dois chroniquer ce roman. Pas parce qu'on me l'a demander, mais parce que j'ai adoré.
— Pourquoi ?
— Parce que je cours après le temps ?
— Mais non, pourquoi tu as adoré, idiote, ta vie on s'en fiche...
— Houlà ! Tu sais que j'aime pas spoiler le lecteur... alors que dire... Déjà pour commencer c'est un Space Opera, un vrai et réaliste, mais sans que cela bride l'intrigue. Bien au contraire. La plus grosse partie de cette intrigue se passe à huis clos. En fait, on a même deux huis clos qui se déroulent en parallèle. L'un m'a rappelé un excellent film : Garde à Vue, c'est un face à face, un duel entre deux fortes personnalités.
L'autre, l'intrigue principale, mêle action et suspens. L'humour n'en est pas absent et ceux qui me suivent un peu savent à quel point je suis sensible à une pointe d'humour dans une histoire quand il est bien amené. Bref, ce roman, je l'ai dévoré. Difficile de le poser une fois entamé, vous êtes prévenus !
Un petit plus, et pas des moindre, ici, les femmes jouent à parts égales avec leur homologues masculins, ce qui est suffisamment rare en SF pour être souligné.
Présentation de l'éditeur :
Mars 2179. L’ancienne capitaine de vaisseau, Vilma Bates, est interrogée par le Bureau des Investigations Intersolaires à propos d’une ancienne mission au commandement du Lewis & Clark, un éclaireur commercial. 2177. Lors de cette mission, elle et son équipage avaient pour objectif de retrouver les deux sondes Voyager, envoyées dans l’espace en 1977, bien avant le Reboot qui effaça toutes les données numériques terrestres. Malheureusement, le succès de leur tâche est entravé par de nombreux problèmes qui vont créer des tensions dans le vaisseau. Les vidéodisques portés par les sondes ont disparu. Qui les a enlevés ? Et pour quelle raison ? Ces interrogations les pousseront à avancer plus loin dans l’univers. L’arrivée du mystérieux professeur Meclan à bord du navire va empirer les choses. Lui et le capitaine Bates semblent partager un secret capital à propos des messages portés par les sondes. Badger, l’ingénieur plus que retord, va contester le commandement de la capitaine. Même Chip, le chimpanzé IA du vaisseau ne saura temporiser tous les caractères s’opposant au sein de l’équipage.
Les salons, les conventions, j'adore. J'adore l'ambiance et les rencontres improbables qui en découlent. J'ai toujours aimé, mais en n'enquiller cinq de rang c'est sportif ! Surtout côté "exposant"...
Pas question de me plaindre, un roman publié, cela se fête, c'est sûr, mais si on se contente d'attendre les doigts de pieds en éventail que les lecteurs le découvrent seuls, ça peut trainer très longtemps...
Le miens est sorti en avant première pour Génération Star Wars & SF, une aubaine pour un space opera, d'autant que cette convention se déroule à 500 mètres de chez moi, que je fais aussi accessoirement partie des Héritiers de la Force, association organisatrice de l'événement et que Gandahar bénéficie d'un stand en tant que partenaire.
C'est donc aux côtés de Jean-Pierre Fontana et en compagnie de Perrine Rousselot que j'ai pu dédicacer les premiers exemplaires des Enfants du Passé.
Laurent Pendarias était aussi des nôtres pour présenter son Aventurière Intérimaire
Malgré un froid épouvantable, nous avons vu défiler une foule impressionnante en quasi continu. Cette convention, il faut le préciser, attire plus de cent cinquante mille visiteurs. Petite satisfaction toute personnelle, j'ai constaté que mon roman pouvait intéresser de parfaits étrangers - cela peut paraitre "normal" vu de l'extérieur, mais c'est quand même rassurant pour un auteur débutant - avec une mention toute spéciale à la jeune femme qui a flashé sur un flyer trouvé sur le comptoir de l’accueil.
Ambiance bien différente aux Intergalactiques, où j'ai retrouvé la fine équipe de l'Aventurière Intérimaire. On était très très loin de de l'affluence de la Japan Haru Touch où cette photo a été prise... Un salon bien calme, (il semble qu'il y ait eu un gros bug au niveau de la communication) mais pas une perte de temps pour moi, puisque j'ai pu discuter avec les éditeurs présents et avancer sur plusieurs projets, dont les Aventuriales 2016.
Le weekend suivant, j'ai enchaîné avec ImaJn'ère à Angers. Merci à Patrice et Élisabeth Verry pour le canapé et les chouettes discutions.
Ce n'était pas non plus la foule, mais l’accueil valait à lui seul le déplacement. J'y ai retrouvé des amis et fait des connaissances, discuté "boutique" avec Romain, mais ce qui restera pour moi le clou de ce salon, c'est l’enthousiasme manifesté par Estelle Faye à la lecture des Enfants du Passé. Ce genre d'expérience, ça requinquerait un mort !
On vous a certainement posé cette question, mais que se cache-t-il dessous cette notion ? Est-ce le livre, lu et relu ? Il est rare que je relise un livre et quand je le fais, c'est souvent parce qu'un détail me turlupine, mais il y a des livres qui m'ont marqué, chacun à leur manière.
Pour certains, leur lecture remonte à très longtemps, je ne les ai pas rouvert depuis et peut-être me décevraient-ils, si je m'y hasardais.
Le tout premier que je citerai, c'est Martiens Go Home ! que j'ai du lire, ou plutôt dévorer, à l'époque de sa sortie française : une claque ! Impossible d'expliquer pourquoi ici sans dévoiler le fond de l'histoire, aussi je m'abstiendrai
Ensuite, par ordre chronologique de rencontre, Le Pendule de Foucault, un thriller captivant, machiavélique, superbement intelligent et drôle... En tout cas, moi, je me suis marrée tout du long
De Bon présage, sur recommandation de mon frère, comme le tout premier de cette liste, d'ailleurs. Un chef d’œuvre d'humour caustique avec un regard sur notre société qui me parle directement.
Léon l’africain, d'Amin Maalouf, je précise. A travers une destinée extraordinaire, c'est la rencontre avec le point de vue musulman de cette période de l’Histoire qui m'a touchée
Ce qui m'amène à un autre livre qui, lui, n'est pas un roman : Les Identités Meurtrières du même Maalouf. Avec beaucoup de pertinence, cet essai se penche sur un phénomène qui gangrène notre société : les replis identitaires de toutes natures.
Je terminerai par un roman dont la lecture fut jouissive, même si j'ai pleuré tout du long : Rainbow Warriors du très regretté Ayerdhal, parce que ce livre est intelligent et drôle à la fois, parce qu'il arrive à être optimiste et cynique en même temps, parce qu'il donne la pèche, parce qu'il donne envie de prendre les armes contre ce synthème déshumanisant qu'on nous impose où seul le profit importe
Luke Devereaux, auteur de science-fiction en mal d'invention, invoque désespérément sa muse, quand soudain...
Autobiographie imaginaire Hassan al-Wazzan et ses incroyables tribulations
Un thriller sur le thème du très mythique et incontournable Grand Complot : génial !
Ou le danger d'étiqueter les être humains pour mieux les faire entrer dans des cases trop petites pour eux
Quand un ange et un démon s'associent pour repousser l’apocalypse par amour de la vie et de ses petits plaisirs
Une armée presque exclusivement constituée de LGBT. Lesbian, Gay, Bi, Trans recrutée pour renversé une dictature bananière
Un très chouette roman que je classerais en Urban Fantasy médiéval, ça peut paraitre bizarre comme idée, mais le fait est que le Moyen-âge qui sert de cadre à cette histoire est historiquement très réaliste, et ça, c’est assez rare pour être souligné. Cette période historique, qui est le plus souvent fantasmée, a une méchante tendance à virer au grand n’importe quoi dans les romans où le surnaturel s’invite. C’est dommage. Soyons clair, si l’auteur de fantasy nous balade dans un monde médiéval fantastique de son cru, du moment que cet univers est cohérent, il peut s’en donner à cœur joie. Mais lorsqu’une histoire s’inscrit dans un passé supposé être le notre, mieux vaut prendre le temps de faire quelques recherches.
Ici pas de souci, l’autrice maitrise son contexte. Les usages et croyances avérées servent son Jarwal avec beaucoup d’efficacité et lorsque le bizarre, ou le merveilleux, se manifeste dans une trame aux bases solides, il n’en est que plus déroutant. Ici, il vient bouleverser la vie toute tracée d’un jeune apprenti bourreau.
On peut s’étonner d’un tel choix pour un roman qui s’adresse à un public plutôt jeunesse. Pourtant le sort de ce garçon au destin imposé de par sa naissance ne peut laisser indifférent. Surtout lorsqu’on tient compte de ce que cette charge impliquait pour son détenteur, mais aussi pour ses proches. Une malédiction « héréditaire » très réelle et tout à fait courante à l’époque. Patricia Le Sausse a su utiliser, ici, au mieux le contexte social et historique pour construire un récit sensible et passionnant. Une lecture qui au final, s’adresse au jeune, mais aussi au moins jeune.
Roman de Patricia LE SAUSSE
Collection Brumes Etranges, chez Le Riez
370 pages
Illustration de couverture : David LECOSSU
4ème de couverture
Basile n’a pas choisi la vie d’exclu qu’il vit à cause du métier de son père, bourreau dans le comté de Provence en cette année 1268. Il n’a pas voulu non plus devenir son apprenti. Quand il découvre qu’il possède le don de ressentir les émotions des gens qui l’entourent, de se les approprier et de les retourner contre ceux qui le méprisent, tout bascule.
Accusé de sorcellerie, poursuivi par un inquisiteur, agressé par des sentiments qui ne lui appartiennent pas, il doit fuir pour retrouver son clan. Tant qu’il n’aura pas réussi à maîtriser cette puissante empathie, il sera menacé.
À moins qu’il ne décide de l’exploiter pour dominer les autres en manipulant leurs émotions…
D’abord une petite mise au point : je ne suis pas ce qu’on peut qualifier de féministe. Inutile de crier à la trahison, mesdames, car il n’y en a pas. Si mon état civil et même mon apparence me proclament femme, dans ma tête cela a toujours été beaucoup plus compliqué. En bref, si je le pouvais, j’utiliserais un pronom neutre pour me désigner. De ce fait, mon rapport au sexisme a toujours été un peu ambigu, toutefois la société m’a étiquetée femme, et donc c’est ainsi qu’elle me perçoit. Je ne m’étendrai pas sur le sentiment d’être victime d’une injustice qui m’a longtemps accompagné, ce n’est pas le propos. Ici, il s’agit juste de revenir sur ce machiste ordinaire qui pourrit la vie de la moitié de la population.
La plupart du temps, les réflexions sexistes glissent sur moi, exactement comme leurs homologues racistes ou homophobes. Quand cela vient d’inconnus et selon la situation, je vais les recadrer ou juste passer mon chemin si j’estime qu’ils sont irrécupérables. Quand cela vient de personnes de mon entourage que je respecte, ça me hérisse et bien sûr à chaque attaque, ils perdent d’autant en point d’estime. Comment vous dire, messieurs, que vos plaisanteries ou remarques viriles ne sont pas drôles, qu’elles sont avilissantes ? Qu’elles réduisent la femme à un objet, un réceptacle de vos phantasmes ? Bien sûr celles qui vous entourent sont différentes, elles n’ont pas à ce sentir concernées. Elles ne vous intéressent pas, du moins pas de sur ce plan-là, n’est-ce pas ? Du coup sont-elles encore des femmes ou sombrent-elles dans une certaine neutralité ? Non bien sûr, d’ailleurs au final cette femme fantasmée n’existe pas, sauf photoshopée dans les magasines, sur les écrans de cinéma… ce n’est qu’un corps sans cervelle, une poupée gonflable quoi…
Vous rendez-vous compte de l’image que cela renvoie de vous ?
Accessoirement, ce ras-le-bol concerne aussi les blagues oiseuses homophobes et racistes… Désolée, mais je milite pour une société humaniste et laïque, même si c’est utopique. Il se pourrait que des articles suivent ce petit coup de gueule. J’ignore s’ils soulèveront un quelconque intérêt, mais à défaut, ça me fera du bien !
Ma toute dernière lecture s’est révélée un véritable coup de cœur et il m’est impossible de résister à l’envie de le partager, d’autant que ce roman ne bénéficie pas d’une grosse visibilité. Il s’agit de 1993, Échappée Rouge de Marianne Stern, paru chez Voy’[el], une uchronie et un véritable thriller. L’ambiance est à la Guerre Froide, Gorbatchev a été renversé, la perestroïka est tombée aux oubliettes, le mur de Berlin sépare toujours les deux Allemagnes.
Cette histoire pourrait juste être une resucée nostalgique des romans d’espionnage à la Clancy, mais ce n’est pas le cas. Sous l’intrigue uchronique, et à travers la passivité dans laquelle les protagonistes sont enlisés jusqu’à l’inévitable confrontation, c’est à notre propre immobilisme qu’on est renvoyé : on nous ment, on nous trompe, on nous manipule et nous laissons faire…
Les personnages sont nombreux, austères parfois, mais superbement bien construits. En totale cohérence avec l’univers dans lequel ils doivent survivre. Pas de surhomme, pas d’idéaliste, juste des hommes et des femmes profondément humains. De ces héros ordinaires comme il en surgît souvent de la foule des anonymes, de ceux qui permettent à l’espoir de perdurer même au moment les plus sombres de notre histoire.
Ce qui, me semble-t-il, donne encore plus de force à ce roman, c’est l’absence de démonstration. L’action est resserrée au plus près des personnages, la tension n’en est que plus efficace. Nulle violence gratuite ne vient souligner le propos. Bien au contraire, elle reste pernicieuse et silencieuse. Elle engendre une crainte omniprésence, oppressante. L’écriture est précise, efficace. La narration ne s’égare à aucun moment, aucun temps mort ou de digression inutile. Le rythme reste tendu jusqu’au dénouement. Bref, une vraie lecture plaisir.
Le petit plus : des personnages féminins atypiques et forts
Contexte
En septembre 1993, la Guerre Froide est loin d'être terminée. Le règne de Mikhaï Gorbatchev qui promettait une issue à la crise s'est brusquement achevé en 1989, avec la prise de pouvoir de Sergei Miroslav. Sitôt ce dernier installé au Kremlin, le bloc Est se referme et le conflit menace de s'embraser à nouveau. Berlin est redevenu l'objet de toutes les convoitises ; dernier bastion en zone soviétique pour le clan occidental, épine dans le pied de l'URSS.
Bibliographie : Smog of Germania, aux éditions du Chat Noir
Un roman dont j’ai attendu la sortie papier avec impatience et que j’ai finalement gagné dans sa version numérique avec plein d’autres. Je vais donc commencer par remercier les éditions Walrus, instigateurs du concours.
Pourquoi cette impatience ? Parce je n’ai pas souvent eu l’occasion de lire un thriller cyberpunk écrit en français. En majorité, ils sont traduits depuis l’anglais et parfois par des traducteurs qui n’ont pas tout compris à l’histoire et le résultat peut vite tourner à l’expérience psychédélique. Le cyberpunk en est presque une littérature d’initiés, réservée aux lecteurs vaccinés contre le pétage de neurones.
Ici, la lecture n’est que plaisir. Le vocabulaire reste accessible, sauf à avoir passé les deux dernières décennies au fond d’une grotte. Le thème central, le transhumanisme, est traité de manière intelligente et ouverte. Avantages, inconvénients et dérives possibles. Jusqu’où peut-on aller sans cesser d’être humain ? Qu’est-ce que la vie au final ? Pas de jugement de valeur, juste des questionnements abordés selon des angles ou points de vue différents. Les personnages tout en nuances de gris n’en sont pas moins attachants. L’intrigue est bien ficelée et est menée avec maestria.
Merci à Mathieu Rivero qui réussit ici à nous offrir un excellent roman à la fois agréable à lire et palpitant dans un univers inquiétant, mais qui ne tombe pas non plus dans la dystopie.
Voyons voir… Quelle est l’histoire racontée dans le tout premier volet de cette saga sortie en octobre 1977 ? Elle est couramment résumée ainsi : un jeune fermier idéaliste embrasse la cause de la résistance après avoir tout perdu…
Qui est Rey ? Une jeune femme, indépendante, débrouillarde : une survivante, une battante. Elle est lucide et pragmatique. Confrontée à la force, elle ne se pose pas de mauvaises questions : elle s’efforce de l’utiliser et persévère jusqu’à ce qu’elle y arrive. Elle n’a pas besoin de mentor, certains le lui reprochent alors qu’elle met en pratique le précepte de Yoda « faits ou ne faits pas »
Finn ? Quel est son équivalent dans le premier opus ? Je n’en vois aucun… Qui est-il, en quoi est-il intéressant ?
Le méchant ? Ce n’est pas Darth Vador. C’est certain et encore heureux ! Vador, comme les hommes sous son commandement, ne soufrait d’aucun doute, d’aucune faille : c’est le mal absolu, inhumain : irréel qu’on peut haïr et annihiler sans état d’âme.
Pour résumer, je ne vois pas en quoi Le Réveil de la Force serait une pâle copie d’Un Nouvel Espoir. La structure prend un peu à contrepied la sempiternelle quête du héros qui refuse son destin avant de l’embrasser… en passant par tous les stades recommandés. Les clins d’œil sont nombreux, personnellement ils m’ont ravie. Redonner une dimension humaine à l’ennemi me semble une posture courageuse et salutaire dans le contexte politique actuel où on a un peu trop tendance à vouloir diaboliser toute opposition. Pour toutes ses raisons et malgré quelques défauts*, je considère que cet épisode 7 est de très loin le meilleur de la saga.
* Il est clair que la machine qui absorbe l’énergie d’un soleil pour ensuite pulvériser des planètes n’est pas l’idée du siècle et que celui qui l’a pondu aurait mieux fait de s’abstenir. Ceux qui l’on validé, aussi d’ailleurs. Sans parler du stockage temporaire de ladite énergie et autres incidences sur les planètes qui ne sont plus réchauffées, peut-être devrait-on leur demander ce qu’il advient d’un système privé brutalement de son axe de rotation ? Et ensuite sur les systèmes environnants… Déjà que dézinguer une seule planète n’est pas forcément anodin pour ses voisines !
L'an dernier, à cette date, je tirai mon bilan personnel de l'année 2014 et me fixai quelques buts : pour les curieux c'est par ici.
Pour 2015, restez sur cette page
D'abord les parutions ; six textes, dont un conte pour enfant, une nouvelle de fantasy écrite comme un hommage à Georges Brassens, une autre de Cyber-fantasy, deux en Fantastique et pour finir ; un Post apo qui pause les jalons de l'univers de mon roman LEDP.
Ensuite, vient ce qui l'an dernier n'était encore qu'un projet secret ; le numéro trois de la revue Gandahar, consacré aux 24 Heures de la nouvelle. Un projet que j'ai défendu et porté, un beau bébé qui remporte un joli succès. J'en suis très fière. Merci à Jérôme Cigut et à tous les auteurs et aussi à l'équipe de Gandahar de m'avoir accordé leur confiance.
Côté écriture :
Le gros chantier 2015 reste Les Aventuriales de Ménétrol.
Que dire ? J'ai encore de la peine à réaliser, mais on l'a fait ! Dire que l'an dernier à cette date, ce n'était encore qu'un projet très flou, qu'on nageait en pleine incertitude. Nous avions des invités, mais aucune certitude financière. Les éditeurs viendraient-ils ?
Et surtout, arriverions nous à convaincre le public de se déplacer ?
Cette aventure improbable, s'est soldée par un franc succès et une seconde édition est déjà en programmation ! Quoiqu'il advienne dans le futur, cette expérience restera une des plus enrichissante de ma vie. Que d'émotions ! Que de souvenirs !
Impossible de tirer un bilan de cette année, sans évoquer l'actualité.
L'assassinat du Grand Duduche m'a bouleversé au-delà de tout. Les icônes de mon enfance ont, à sa suite, pris la file pour rejoindre les étoiles. Étonnant comme on peut être affecté par le départ d’inconnus. C'est toutefois moins douloureux quand seul Chronos est à blâmer.
Et que dire de ceux, plus proches, qui nous ont quitté trop tôt, emportés par la maladie ?
2015 restera pour nous tous une année bien trop riche en larmes.
Espérons que 2016 nous sera plus clémente et parlons projets :
Ce roman n’est pas sans défaut, il souffre de quelques maladresses. Pourtant, il m’a accroché. Pourquoi ? Il m’a fallu tomber sur un mot au hasard d’un article pour réaliser : manichéisme. Ce roman en est dénué. Comme souvent en dark fanatasy, le bien et le mal s’opposent, sauf qu’ici les frontières sont loin d’êtres nettes ou fixées, elles évoluent au fil de l’intrigue. Aucune race ne se voit octroyer un blanc seing, chacune compte son lot d’ordures. Pas de héros tout blanc, pas de méchant jusqu’à l’absurde. Pourtant, il s’agit bien de pointer l’absurdité et la bêtise des gouvernants qui, alors que leur monde menace d’être exterminé, continuent de comploter les uns contre les autres pour s’arroger une victoire que leurs mesquineries compromettent.
Résumé ainsi, on pourrait penser que ce roman donne dans le cynisme et pessimisme. Il n’en est pas dénué, certes, mais à travers des rédemptions qui sans être totales ou désintéressées n’en sont pas moins lumineuses. Elfes, dryades, nains ou hommes, chacun portent sa part d’ombre et de lumière, rendant les acteurs de cette histoire très humains.
L’édition Asgard ayant fermé, ce roman n’est plus disponible neuf. Il mériterait d’être réédité, après un petit lifting. En attendant, je vais guetter les prochaines parutions de Guillaume Fourtaux.
Voilà un roman dont j’ai guetté la parution puis qui lorsque j’ai enfin pu mettre la main dessus s’est fait ensevelir aux fins fonds de ma pal. Ces derniers temps, l’actualité jouant sur mon moral, j’avais besoin d’une lecture légère, un truc qui ne risque pas de me ramener aux relents haineux qui saturent les réseaux sociaux. Exit quelques titres, repoussés à plus tard. Le temps d’Évariste était venu.
Le choix fut pertinent : si vous avez envie de vous changer les idées, Évariste va s’en charger !
Évariste est un consultant d’un genre particulier, il est occultiste. Dans ce roman, il narre ses débuts dans la profession et commente avec un recul sarcastique ses échecs comme ses victoires. Il nous entraîne à travers un Paris familier où le bizarre prend bien des visages. Au passage, quelques idées préconçues en prennent pour leur grade. Le diable se nichant dans les détails, les notes de bas de page sont autant de sources de fou rire. C’est léger, souvent loufoque, mené et rythmé avec maestria. Bref, c’est un cocktail détonnant contre la morosité. Par les temps qui courent, il serait dommage de se priver d’une occasion de rire de bon cœur et lisant un truc intelligent. Merci, pour cette formidable récréation !
Ce pourrait être le sous-titre de Constantin, d’Anne Clairet.
Une chouette histoire qui commence comme un conte de Noël et en possède la logique utopique. À la veille des fêtes de Noël, un enfant fugue. Ses parents, des gens bien, n’ont qu’un défaut, ils vivent à cent à l’heure leur vie effrénée de consommateurs. Ce qui aurait pu tourner au drame provoque une prise de conscience. Cette vie n’est pas celle dont il rêvait et, peut-être, est-il encore temps d‘en changer. Décision qui n’est pas sans bouleverser toute l’organisation de cette petite famille et rejaillit jusque sur le voisinage. Ces faits étant racontés bien sûr du point de vu de Constantin, le petit fugueur.
C’est un petit livre malin, qui démonte bien, en les prenant à rebrousse-poil, comment on en arrive parfois à passer à côté des choses importantes.
Les Ombres de Torino, thriller ou space op ?
–
Les deux, mon capitaine ! Et un indéniable coup de cœur.
Tout d’abord, peut-on lire les Ombres de Torino sans avoir lu les Pousses-pierres du même Arnaud Duval ?
– Sans doute. Si l’intrigue se déroule un an plus tard et découle des événements relatés dans le précédent roman, elle se suffit en elle-même. En revanche, avoir lu le premier permettra de mieux comprendre les lois qui régissent les trois communautés qui interagissent dans le second.
Le contexte : un futur proche pas très réjouissant, mais pas dystopique, non plus. Un space op qui ne s’aventure pas au-delà de notre système solaire, ce qui ne l’empêche pas d’être trépident. Bien au contraire. L’espace y est à la foi enjeu et protagoniste. Omniprésent, il tient son rôle. Arnaud Duval prend le parti de rester autant que possible réaliste et l’on sent qu’il maîtrise les sujets qu’il aborde. Pour autant, il ne tombe pas dans la démonstration, ni n’encombre son récit d’explications superflues. Juste le minimum nécessaire, au lecteur d’aller fureter s’il désire en apprendre plus. Un choix qui a l’avantage de ne pas casser le rythme du récit.
L’intrigue : elle est complexe, menée à un rythme soutenu par une pléiade de personnages qui nous baladent aux quatre coins du système solaire avec des motivations pas toujours évidentes à démêler. Pas de personnages binaires, pas de manichéisme, juste des êtres humains avec leurs défauts et leurs qualités, des valeurs qui sont parfois bien éloignées des nôtres. J’aimerais pouvoir dire que les Pieds-lourds de cet épisode nous sont presque aussi exotiques que les Pousses-pierres, sauf qu’il suffit d’ouvrir le journal pour se rappeler, que ces gens existent et qu’ils sont en train de faire main basse sur notre avenir.
Le seul bémol de ce roman : beaucoup de noms à retenir. Ici, ceux qui auront lu les Pousses pierres seront un avantagés, puisqu’ils en connaîtront déjà certains comme Maureen, Richard, Dinah et Beppie. Mais si le premier roman pouvait être classé en jeune adulte, voire jeunesse, les Ombres de Torino s’adressent plus à un public d’adultes.
La Nuit des Cœurs Froids, d'Esther Brassac
Il y a des titres qui traînent dans ma liseuse sans que je sache pourquoi, ils n’ont pas encore été lus. Le manque temps joue beaucoup, certes. Mais parfois, je me mettrais des baffes quand même. J’étais à Paris, j’avais prévu de lire autre chose que j’ai refermé très vite, je n’en dirai pas plus. La Nuit des Cœurs Froids s’est alors affichée en tête de liste.
Oups, je l’avais presque oublié, celui-là. Mea culpa.
La lecture à peine entamée me voilà transportée en Écosse, une Écosse enchantée, gothique et vivante, vibrante, même. Dès les premières lignes, Esther Brassac nous plonge dans le vif du sujet sans pour autant oublier de dépeindre son univers des plus pittoresque par touches efficaces. Une efficacité non dénuée de poésie et qui s’enrichit d’humour. Oui, l’humour est pour moi un élément très important. Toujours, même dans les histoires sombres, je dirais même surtout dans celles-ci.
L’univers de ce roman est décalé, il hésite entre uchronie, steampunk, fantasy et fantastique. Il ne ressemble à aucun autre tout en nous renvoyant au nôtre. Jolie prouesse. Et que dire des personnages, à part qu’ils sont tous plus savoureux les uns que les autres ? Que j’ai un gros faible pour une étonnante et très attachante goule ? Je ne pense pas être la seule. D’ailleurs, elle mériterait un fan club. Et l’intrigue dans tout ça ? Que dire sans spoiler ? Que les fils s’entrecroisent pour mieux se démêler ensuite ? À ce niveau, mon seul bémol, une petite baisse de rythme avant le grand final, rien de bien méchant et tout à fait excusable tant on se plaît en cette excellente compagnie. Bref, il ne manque pas grand-chose à la Nuit des Cœurs froids pour mériter un coup de cœur. Un roman à dévorer ou déguster selon votre préférence.
Ce week-end se tenait à Ménétrol les premières Aventuriales. Une aventure un peu folle qui a débuté autour d’une table entre copains avec des « et si on faisait… » et qui se termine en apothéose après des mois d’un travail acharné. D’ailleurs, si je n’en ai encore jamais parlé ici sur ce blog, c’est par manque de temps. Pour me consacrer à ce projet, j’ai même mis l’écriture en standby, ne m’autorisant que deux petites incartades : une nouvelle encore en soumission et un conte pour enfant (mon tout premier) qui sortira très bientôt.
Si le salon n’ouvrait ses portes aux visiteurs que le samedi, pour nous (les membres de l’Association Gandahar à l’origine de ce projet un peu fou) l’aventure a débuté le vendredi matin avec la mise en place. Notre partenaire, la librairie des Volcans fut un des premiers exposants sur place. Les éditeurs membres de notre association (Kitsunegary et l’Ivre Book) se sont eux aussi installés dès le matin afin d’être disponibles pour accueillir nos premiers invités. Malgré le trac, la bonne humeur était de la partie ainsi que le café servis généreusement par l’équipe cuisine déjà en place.
Parmi nos invités, certains n'ont pas hésité à se lever de bonne heure pour venir donner un coup de mains : le ton était donné !
Après un repas pris tardivement chez Louise, le restaurant de Ménétrol qui a servit de cantine à nos invités et aux exposants ayant fait ce choix, je m’en suis allée faire du repérage chez le Cadran Solaire avant d’aller récupérer Jean_Sébastien Guillermou, puis Nadia Coste pour leur séance de dédicace dans cette très sympathique librairie. Séance très réussie et qui augurait déjà bien de la suite.
Cette première journée s’est terminée joyeusement, mais fort tard à l’incontournable crêperie médiévale de Clermont-Ferrand, le 1513.
Samedi matin, 8h30, j'étais sur le pont. Les portes étaient déjà ouvertes, les Héritiers de la Forces installaient leur magnifique stand, très vites les derniers éditeurs ont commencé d'arriver. Quelques petits ajustements de dernière minute furent nécessaire, ainsi une de nos auteures a dû changer de place deux fois sans pour autant faire la grimace. Les premiers visiteurs ont commencé à arriver et tout s'est accéléré...
« Le ridicule ne tue pas » voila une réalité qu’on peut vérifier chaque jour, il suffit de voir les assertions qui peuvent circuler sur internet ou même bien souvent colportées par nos journalistes. Les malfaisants osent tout et ils ont raison puisque ça marche. La preuve : combien pioupioutent* déjà sans s’en rendre compte ?
Mort aux Grands de Pierre Léauté se lit d’une traite, mais le chroniquer sans spoiler n’est pas si évident. J’ai dit sur Facebook que c’était un petit bouquin intelligent, c’est sûr et à plusieurs niveaux. D’une part parce que cette histoire a un côté didactique avec des renvois à une Histoire pas si lointaine et même beaucoup plus proche, voire actuelle, et que d’autre part, plutôt que de miser sur la démonstration ou la rhétorique, l’auteur prend le pari d’amuser en premier lieu son lecteur. Et on s’amuse !
Ici Augustin Petit, héros d’une Grande Guerre que l’Allemagne a gagnée, nous donne sa vision de la réalité sans fard et sans honte. Les responsables de la défaite, il les a identifiés, malheur à eux. Ce petit revanchard rêve que la France se redresse… à partir de là, toute ressemblance avec le parcours d’un sombre personnage à la moustache tristement célèbre n’est absolument pas fortuite.
L’Idée de prendre les « Grands » comme agneaux expiateurs est à mon humble avis excellente, car elle renvoie bien à l’absurdité intrinsèque des préjugés. On en rit, même s’il y aurait de quoi pleurer rapporté à notre actualité. Mais justement parce que ce bouquin est d’abord amusant, il devrait être proposé à la lecture à tous nos adolescents (mais pas que). Histoire de les faire réfléchir au monde dans lequel ils vivent.
Bref, un lecture intelligente et drôle dont-il serait dommage de se priver.
* à mes amies grenouilles : ces pioupious là n’ont rien à voir avec ceux de Siècle.
Très noir, ai-je lu quelque part. Pas tant que ça, répondrais-je. Nadia, ne fait pas dans la complaisance, son vampire n’est pas un tendre. Aucun romantisme ne vient colorer cette fable cruelle et implacable. Vain n’est pas glamour, ce n’est pas non plus un psychopathe, juste un ado à la recherche d’une reconnaissance qui le fuit sans cesse.
Il y a quelque chose de clinique dans la façon qu’à Nadia de raconter cette histoire, mais qui est aussi froidement efficace et elle arrive à rendre ce tueur fanatique presque attachant. Même si j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, il m’a vite été bien difficile d’interrompre ma lecture. Je voulais savoir…
Chose rare, ce roman a influencé mes rêves et pas de manière très agréable, sans pour autant verser dans le cauchemar. Question d’atmosphère !
Bref un bouquin, surprenant, déroutant, qui ne laisse pas indifférent.
PS, la chute est assez inattendue et je trouve fort dommage que des chroniqueurs prennent sur eux de la révéler.
Ça y est, je viens de refermer le tome 1 des Pirates de l'escroc-griffe de Jean-Sebastien Guillermou et il me tarde déjà d’ouvrir le tome 2 !!!
Difficile de décrocher en cour de lecture, même lorsqu’on est obligé. Ce roman est avant tout une histoire d’aventure haletante, ou les péripéties s’enchaînent sans laisser beaucoup de temps au lecteur pour reprendre son souffle : un vrai thriller dans son genre ! Mais de quel genre ?
Le monde Fleur, dans sa conception, ne ressemble à aucune référence connue : lorsque ses pétales se referment, aucune étoile n’illumine la nuit. L’équipage de l'escroc-griffe s’apparente plus à une troupe de cirque qu’à une compagnie classique de Fantasy et leur quête, car quête il y a, diffère selon le point de vu. L’historique très torturé de ce monde est bien dans le thème de la Fantasy mais se teinte aussi beaucoup de Science-fiction. Les technologies bizarres et inconnues tiennent lieu de magie. Un univers qui n’est de plus pas dénué de poésie. Bref, ce roman est un Ovni.
Un Ovni comme je les aime, avec au cœur de l’histoire des personnages, des personnages forts, hauts en couleurs et qui échappent aux clichés héroïques. Des êtres humains ou pas, avec leurs faiblesses, leurs moments de lâcheté, mais aussi leur bravoure, à la fois généreux et mesquins. Rien n’est tout noir ou tout blanc. Rien n’est prévisible, mais tout se tient.
Non content de nous embarquer dans une aventure fabuleuse sur un rythme trépidant, Jean-Sébastien s’offre le luxe de nous balancer plein de petits clins d’œil dont certains sont même de très très private joke.
Pour conclure, ce roman va rejoindre la courte liste de mes très gros coups de cœur.
La Fantasy n’est pas mon genre de prédilection pourtant je persiste à en lire. Pourquoi ? Parce que je trouve dommage de passer à côté d’un bon livre par a priori. Les surprises les plus inattendues sont toujours les meilleures. J’ai ainsi dans ma pal d’été plusieurs romans qui peuvent se classer dans cette catégorie, même s’ils ne représentent pas la majorité.
Pourquoi ce désamour de la Fantasy ? Sans doute pour les mêmes raisons qui me tiennent éloignée des films américains : j’en ai trop vu, trop lu et je les trouve maintenant trop prévisibles. Il faut avouer que j’ai été, à une époque, une grosse consommatrice et le pseudo que j’utilise sur les forums ou ffnet en est un témoignage.
Ces dernières années quelques titres ont su me séduire, m’étonner. C’est le cas des Derniers Parfaits de Paul Béorn. Toutefois, l’action de ce roman se déroule dans une version altérée de notre univers, c’est une sorte d’uchronie où la fantaisie s’est invitée pour reconfigurer la donne. Cette réécriture de l’histoire qui sert de décors à l’intrigue de Paul Béorn m’a sans doute plus charmée que la quête de ses héros plus classique dans son traitement. De même, après deux ans, sa petite magie me reste en mémoire comme une saveur toute particulière qu’on ne veut pas oublier.
Les autres titres sont dans l’ensemble plus uchroniques ou plus Urban Fantasy, comme le Balard de Kossigan de Fabien Cerutti qui m’a complètement emballé et que j’ai chroniqué ou les Outrepasseurs de Cindy Van Wilder, dont j’ai dévoré le tome 1 bien qu’il soit un peu trop jeunesse à mon goût.
La Dernière Lame d’Estelle Faye s’inscrit, lui, en pure Fantasy. Apocalyptique, sombre et violent, il n’entre vraiment pas dans le type de littérature que j’affectionne, pourtant la plume sûre, efficace et dénuée de pathos d’Estelle m’a permis d’apprécier cette histoire plutôt désespérante.
Cependant, je dois bien avouer que la majorité des romans de Fantasy me tombent des mains. Je suis dyslexique et quand certains lisent un poche en deux heures, il m’en faut généralement huit. Du coup, je suis plus difficile et abandonne plus facilement ma lecture en cours quand la rencontre ne se produit pas. C’est une des raisons pour lesquelles vous ne lirez jamais de chroniques négatives sur mon blog : si je termine un livre, c’est qu’il m’a plu.
Autant vous dire que je lis rarement de longue série... mais alors très rarement !
(mes chroniques s’efforcent d’être dénuées de spoiler)
Ceux qui me suivent un peu sur FB, le savent déjà, ma dernière lecture a été l’occasion d’un énorme coup de cœur.
Le point de départ ne peut que nous rappeler quelque chose : 1942, partout dans le monde des hommes et des femmes se découvrent des capacités surhumaines.* Le clin d’œil à Xmen est patent, totalement assumé et parfaitement maîtrisé.
Les Couleurs de l’Avenir est une uchronie : enrôlés en Allemagne comme au Japon, ces mutants souvent améliorés par des scientifiques à la solde de leur armées respectives vont faire basculer le cours de la guerre et repousser les alliés hors d'Europe.
L’histoire commence en 1950, les forces de l'Axe ont posé le pied sur le sol américain et le sort du monde est peut-être déjà joué. Pourtant, une autre menace rôde, cachée et insidieuse, qui compte bien prendre possession du monde tout entier.
* Les italiques correspondent à des extraits du quatrième de couverture
Bien sûr, les USA aussi comptent ses mutants, des supers… ils sont très mal vus. Assimilés aux monstres qui ont fait basculer la guerre en faveur des Allemands et des Japonais, ils se cachent pour la grande majorité. Exception faite d’une douzaine d’hommes menés par ce bon vieux Pappy Boyington qui cependant ne sont pas reconnus pour être des mutants, mais pour être les heureux possesseurs d’étonnantes armures n’ayant pas grand-chose à envier à celle d’Ironman. Ces Flying Rangers sont les nouveaux héros de cette Amérique en pleine débâcle.
Ce n’est pourtant pas leur histoire que choisit de nous raconter Jean Rebillat, mais celle d’une poignée de femmes, elles aussi mutantes même si certaines n’en sont pas encore conscientes. Toutes très différentes, tant du point de vue des origines, caractères et aspirations. L’Indienne chamane, la blonde de la haute bourgeoisie de Boston, la petite voleuse latino, la domestique noire, la fille à son papa… À la fois typées, voir stéréotypées comme le veut le genre, mais sans tomber dans l’excès du cliché facile, ces filles assurent un max dans une Amérique où les mouvements de libération de la femme ne sont pas encore en marche.
Personnellement, j’ai souvent du mal avec les personnages féminins, surtout lorsqu’ils sont écrits par des hommes, mais là, j’ai totalement adhéré : une vraie surprise. Punaise que ça fait plaisir de lire de vraies nénettes qui ne se contentent pas de séduire le premier beau mâle de passage ou de hurler de terreur en attendant qu’on les sauve !
Dans ce roman, Jean Rébillat joue avec tous les ingrédients des comics et autres Marvel de la grande époque, mais aussi des films de super héros, en les réinterprétant complètement. il use d’une mise en scène très cinématographique tant pour présenter chacune de ses sheroes, que pour mener une intrigue complexe pleine de surprises. Un livre jubilatoire à se procurer au plus vite pour votre plus grand plaisir.
Ma pal (Pile à Lire, pour ceux qui ne connaissent pas encore cet acronyme) atteint une hauteur effrayante au point que choisir ma prochaine lecture devient un crève-cœur rituel. J’ai donc décidé de prioriser les romans des auteurs attendus à Ménétrol pour les Aventuriales.
J’ai fait ainsi un peu de rattrapage et découvert le court roman de Jean-Pierre Andrevon duquel l’association Gandahar tire son nom (honte à moi, je ne l’avais pas plus lu que je n’ai vu le film) et je me suis bien régalée.
Mine de rien cette nouvelle pal pré-Aventuriales est, elle aussi, assez conséquente. Je ne suis pas sûre de chroniquer tous ses membres, je ne suis pas une pro de la chronique et ce n’est pas mon exercice préféré, même si j’aime beaucoup promouvoir les bouquins qui m’ont séduite. En plus, je suis très éclectique dans mes lectures comme en musiques et peut faire des grands écarts assez déstabilisant pour les nombreux monomaniaques qui m’entourent. D’accord, monomaniaque c’est un peu fort, mais désolé, j’ai du mal à comprendre les lecteurs qui se contentent de lire toujours plus ou moins la même chose. Y a des trucs qui me rebutent, des romans que je ne lirais jamais (encore que, me connaissant, je ne jurerais de rien) mais j’ai besoin de diversité. Impossible pour moi de lire deux romans de fantasy de rang ou alors, il faut vraiment qu’ils explorent des thèmes et univers très différents. Sans doute pour ça qu’en CDL (Comité de Lecture), je ne suis pas la plus tendre.
Aujourd’hui je voudrais donc parler de mes premières lectures à commencer par Éclosia ou l'Écosse des légendes. Ce petit roman de Nathalie Bagadey promène le lecteur à travers l’Écosse d’aujourd’hui, faisant revivre au grès de ce périple ses légendes ancestrales. Chaque chapitre est une nouvelle escale et l’occasion d’une nouvelle rencontre improbable. Pour ceux qui ont parcouru les somptueux paysages de ce magnifique pays, nul doute qu’ils n’auront qu’une envie : refaire leur valise et y retourner. Cette romance bucolique est une ode à cette terre de légendes, à ces légendes, mais aussi aux littératures de l’Imaginaire avec quelques clins d’œil facétieux qui devraient plaire aux geeks et autres fans.
À ne pas lire si on recherche frissons où de l’hémoglobine, personnellement, je ne suis pas fan, donc pas de regret de ce point de vue. Mon seul regret ou réserve, c’est sans doute un léger goût de trop peu, le sentiment que ça va trop vite, pas assez loin, comme dans un voyage organisé où il faut toujours remonter dans le car avant d’avoir pu bien profiter. Il n’empêche que c’est une charmante lecture qu’il serait dommage de bouder.
Autre lecture dans un genre bien différent (je vous ai prévenu) Pour une Poignée d’Hélix Pumatias, premier court roman de l’omnibus : Les escargots se cachent pour mourir chez le Bélial. Dans le genre polar déjanté et délirant, c’est du lourd. Michel Pagel rend ici hommage aux classiques de ce qu’on appelle désormais la culture geek et s’amuse avec tous les poncifs de la littérature (amis auteurs, vous allez vous poiler plus encore que les autres). Ça ne se prend pas au sérieux, ça relève plus de la pochade, c’est savoureux et ça détend bien les zygomatiques. Que demander de plus ?
Pour les raisons citées plus haut je n’ai pas encore lu le second roman intitulé Le Cimetière des Astronefs, mais vu le titre aguicheur, ça ne saurait tarder.
Malheureusement faux dans la majorité des cas. Celui qui ne comprend pas ce qu’il lit – et ils sont nombreux – ne peut faire de progrès ou s’en sortir sans passer par la case alphabétisation.
Problème : quand on ne maîtrise pas la lecture, on passe de facto à côté de beaucoup d’informations et par conséquent apprendre/découvrir que de tels cours existent peut relever de la chance. C’est souvent à l’instigation d’un instituteur agacé de voir que les « mots » ne sont pas lus ou pas suivis d’effets malgré la signature qui les avalise. Encore faut-il que cet enseignant se donne la peine de sonder le problème, qu’il sache trouver les bons arguments, connaisse aussi une structure dispensant de tels cours et que ceux-ci aient de la place pour le courageux parent qui va pousser leur porte. Parce qu’il en faut du courage. Pas évident de venir avouer que depuis des années on fait semblant, parce que c’est bien souvent le cas. Cette forme d’illettrisme est la plus difficile à repérer dans la vie de tous les jours, car elle est partielle et que celui qui en est victime a développé des systèmes de survie en milieu hostile.
— Survie en milieu hostile, rien que ça ! N’est-ce pas un peu exagéré ?
La virulence des agressions qui émaillent la toile reflète assez bien le manque de tolérance et d’empathie de nos concitoyens vis-à-vis des difficultés d’autrui. Notre semi-illettré a subi cette vindicte depuis le CP de la part de ses camarades de classe, du système scolaire très répressif en matière d’orthographe (moins deux points systématiques dans toutes les disciplines sauf peut-être en math. À ce tarif, à moins d’être brillant, on est vite disqualifié) des parents qui se désolent… sans compter les difficultés administratives de la vie courante.
Pour avoir fait parti du bureau d’une association offrant des cours d’alphabétisation, je peux vous assurer que ce profil type est beaucoup plus courant qu’on pourrait le croire. Et malheureusement, bien peu arrivent jusqu’à ces structures et non, tous ne sont pas des étrangers.
Concernant les autres, les dys-quelque-chose, la lecture peut jouer un rôle, mais pas seule et pas toujours. La lecture permet d’enrichir le vocabulaire, d’ouvrir l’esprit, de structurer la pensée et par là, favorise la maîtrise de l’expression. Encore faut-il diversifier les lectures. Son influence sur l’orthographe n’est pas évidente.
Par exemple quand on lit de manière globale, qu’on est dyslexique, à moins d’avoir une mémoire photographique, on peut lire mille fois le même mot sans en retenir l’orthographe. C’est mon cas, je peux lire dans un miroir. Si toutes les lettres d’un mot y sont, mon cerveau le reconnaît. Il peut même pallier l’absence de certaines lettres. Problème pour lui, un P et un Q sont interchangeables de même que le D et le B. Mais c’est aussi valable pour certains groupes de lettres, par exemple «tre » ou « ter ». Il est donc aussi facile de lire un mot pour un autre. L’exercice de la lecture demande forcément plus de concentration, d’efforts en lui-même. Imprimer l’orthographe de la multitude de mots du texte lu en serait un supplémentaire auquel le cerveau se refuse le plus souvent.
— Il suffit d’apprendre les règles.
Ce serait vrai si les règles s’appuyaient sur la logique et n’étaient pas perverties par une multitude d’exceptions. En effet quand la règle n’a aucun sens en elle-même, qu’elle est juste arbitraire, il est difficile pour celui qui n’en a qu’une mémorisation globale de ne pas l’appliquer à l’envers ou de travers. Cela dit, plus on utilise une règle, mieux on la maîtrise, même si elle reste toujours un peu confuse. Utiliser implique écrire, pas lire. On n’utilise pas les règles quand on lit, sauf en mode relecture ou correction.
— Justement, si les gens se relisaient, ils feraient moins de fautes.
Sans aucun doute. Pas forcément beaucoup moins, mais une relecture même superficielle permet dans la majorité des cas d’évacuer les plus grosses bourdes. Encore que…
Ici, le problème – qui n’est pas spécifique aux dys – est que notre cerveau qui est souvent pervers et plutôt feignant. Lorsqu’on se relit, il connaît déjà le texte et se contente de voir ce qu’il pense avoir écrit – allant jusqu’à suppléer aux mots manquants – alors les fautes, il peut en zapper quelques-unes. Ne dites pas que ça ne vous est jamais arrivé ne serait-ce qu’en période de fatigue, voire de grosse fatigue pour les plus maniaques d’entrevous.
Personnellement, ce qui m’a vraiment aidé c’est la pratique de la betalecture. Pour ceux qui ne sont pas familiers du terme, la betalecture consiste à analyser le texte d’un autre pour l’aider à l’améliorer. L’orthographe n’est pas au centre de cet exercice, mais pour les raisons citées au paragraphe précédent, il est bien plus facile de voir les fautes des autres que les siennes. Or souligner une faute ou une erreur en betalecture ne sert à rien – ça ne fera pas progresser l’apprenti auteur – il faut lui expliquer ce qui ne va pas, que ce soit un souci de syntaxe, une erreur de grammaire, une faute d’orthographe ou même de typographie. Expliquer force à réfléchir et à réfléchir doublement lorsqu’on a soi-même du mal à intégrer les règles, ça permet aussi d’utiliser ces fichues règles beaucoup plus souvent que dans la vie courante et donc de mieux les assimiler.
Lire est sans contexte indispensable à l’enrichissement personnel, mais pour vraiment améliorer son orthographe, il faut, à minima, écrire, écrire beaucoup, se relire et se faire relire. Tout le monde n’en a pas le temps, tout le monde n’en a pas l’envie. Et ce n’est pas en humiliant ou fustigeant un dysorthographique qu’on va l’inciter à écrire.
Je fais encore des fautes ? Oui, et j'en ferais sans doute toujours, mais à une époque j'en faisais à tous les mots.
À surfer sur la toile, je vois partout ceux qui se surnomment souvent eux-mêmes les nazis de l’orthographe se moquer ou fustiger ceux qui ont eu le malheur de commettre la moindre faute. Qui peut se targuer de ne jamais en commettre ? ou encore d’être incollable en tout domaine ?
J’entends déjà vos hauts cris vengeurs :
— D’accord, mais de là à faire une faute à tous les mots…
Je le concède, mais prenons le temps de réfléchir à la question. Vous en connaissez beaucoup des gens qui font intentionnellement des fautes (sauf à utiliser le codage/langage sms) ?
Moi pas, en revanche, je connais beaucoup de gens qui sont passés à côté de leur scolarité pour des raisons diverses ou qui sont atteints de troubles de la concentration, de dyslexie ou autres soucis ayant un impact sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Ces gens méritent-ils d’être fustigés ou moqués à chaque fois qu’ils osent s’exprimer ? Hum ? Sans doute autant que celui qui marche de travers suite à une hémiplégie *
— Ils pourraient faire des efforts. Les cours du soir, ça existe… et puis les correcteurs d’orthographe aussi ça existe.
Pas faut, là aussi je le concède sauf que :
- Concernant les cours du soir, faut avoir le temps et les moyens. Après huit heures de boulot, les devoirs des mômes auxquels par ailleurs on ne comprend rien, ce n’est pas si évident. Y a des associations, je sais, j’en ai fait partie, mais le plus souvent les cours sont dispensés pendant les heures ouvrées.
- Concernant les correcteurs, faut-il encore savoir qu’ils existent et savoir s’en servir : rien n’est plus traître qu’un correcteur automatique (le nombre de trucs bizarres ou hallucinants que j’ai pu écrire avec leur aide). vi parce que je le confesse, je fais partie de ces gens qui ne peuvent écrire une phrase sans l’aide d’un correcteur. D'ailleurs, cet article est sans doute truffé de fautes.
En bref, se moquer de quelqu’un qui fait des fautes n’est pas très charitable, mais aussi souvent cruel.
- soit il n’en est pas conscient et vous risquez juste de le vexer sans autre effet que de le mettre en rogne
- soit il en est conscient et au mieux, il va se sentir renvoyer dans les cordes, mis à l’index, muselé, au pire, il va rentrer dans sa coquille et ne plus oser s’exprimer.
Au bout du compte, vous aurez gagné quoi ?
— Au moins, on aura plus à supporter la vue de ses fautes qui nous agressent !
Oui bien sûr, ça va de soi. Après tout, cacher la misère a toujours été la règle, c’est plus facile que la combattre. Ceux qui ne savent pas écrire n’ont qu’à se taire, comme ceux qui n’ont plus de domicile n’ont qu’à aller se terrer à la campagne ou à l’étranger plutôt que de squatter nos trottoirs.
Oh, mais je vais sans doute trop loin, ce n’est pas ce que vous vouliez dire… croyez-moi je n’en doute pas. Pour savoir à quel point la ville n’est pas faite pour une personne à mobilité réduite, il faut avoir essayé de la traverser avec des béquilles ou un fauteuil roulant.
Vous n’aviez juste pas envisagé les choses sous cet angle là parce que ça ne vous concerne pas.
C’est tout à fait normal et je ne vous en veux pas. D’ailleurs lorsque les attaques sont dirigées contre moi, je me contente de demander à la personne de me pointer les fautes qui m’ont échappées en lui expliquant que je ne les vois pas et pourquoi (si j’en ai le temps). Je peux me montrer beaucoup plus virulente lorsque je vois sur des forums ou des fils FB, des gens s’en prendre à plusieurs sur une seule personne comme de sales gamins dans une cour d’école.
Petit aparté à destination de mes contacts qui pourraient se sentir visés, cet article couvait en moi depuis longtemps, je n’avais juste jamais pris le temps de l’écrire. Il sera sans doute suivi d'autres sur le sujet.
* exemple pris au hasard parmi une foultitude d’autres
La Pelote d’Épingles, mon seul écart, ma seule faiblesse au Salon du Livre de Paris, dédicacé par les deux Cécile, l’auteure et l’illustratrice.
Pourquoi la pelote d’épingles quand plein d’autres titres me tentaient de leur quatrième de couverture alléchante ? D’abord parce que Cécile G Cortes, c’est Piment & Muscade, l’Armoire aux Épices. Du moins pour moi. Et des épices, sa pelote d’épingles n’en manque pas ! En fin palais, elle n’en abuse pas non plus. Juste ce qu’il faut pour servir son intrigue et relever la sauce. Un dosage parfait digne d’un grand chef.
Et l’histoire dans tout ça ? Une improbable Urban Fantasy pour adulte, ou jeune adulte, parfois cruelle, très Rock & Roll. Des fées pas toujours innocentes, des muses prêtes à tout se mêlent à la vie parisienne et bouleversent la vie d’un groupe d’amis. Les personnages sont bien campés, attachants. Un roman qui démontre qu’on peut écrire une belle histoire sans faire couler le sang et les larmes à flot. Cécile joue sur d’autres registres, elle nous entraîne sur un registre moins facile en terme d’écriture, mais tout aussi jouissif pour le lecteur. Sa pelote d’épingles n’en fait qu’à sa tête et c’est une petite merveille.
Présentation de l'éditeur :
De nos jours, l’existence des marraines fées est bien connue. L’une d’entre elles, Violette, est missionnée à Paris pour réunir deux tourtereaux : un chanteur pour midinettes et une couturière sans le sou. Mais sur place, rien ne se déroule comme prévu : les prétendants ne se calculent même pas ! Pire, le jeune homme craque pour les charmes de la fée qui doit pour la première fois gérer un problème de taille, pour lequel elle est parfaitement incompétente et inexpérimentée : ses propres émotions.
La pelote d’épingle est une romance acidulée aux accents rock qui met un bon coup de pied au joyeux petit monde des fées, princes charmants et innocentes princesses.
Postscriptum : l’Armoire aux Épices ferme ses portes dans l'été, alors dépêchez-vous
d'aller la dévaliser et rafler ses dernières friandises coquines.
Voici que la fin d’année approche et l’heure des bilans avec elle. Cette année, je ne reviendrai pas sur les résolutions prises l’an dernier à cette date, parce que tout est parti en vrille du départ, avec du bon et du moins bon.
Bilan 2014
- Ai fait le deuil de trois ans de travail et vous assure que ce n’est pas rien
- 2 salons en tant qu’auteur (ça c’est juste génial)
- ai terminé le premier jet de LEDP qui est ensuite partie en alpha, alpha qui m’ont encouragée à creuser l’affaire, résultat, réécriture quasi complète
- Récriture de LEPD, en suis à prés de 90 %
-11 nouvelles écrites cette année (m’en manque une pour boucler le challenge, mais j’ai d’autres priorité pour le moment)
- 5 nouvelles publiées, d’autres vont suivre
- Mise en route d’un projet éditorial qui me tient particulièrement à cœur et dont vous ne tarderez plus à avoir des nouvelles
- 42 beta sur la mare (nouvelles, papyrus et syno)
- 3 beta off de romans
- 3 Alpha off de romans + 1 épisode pilote de série + 1 novella qui devrait sortir sous peu
- 2 participations à des CDL
- Quelques chapitres sur un projet jeunesse mis en standby pour réécrire LEDP
- Avec à peine 15 titres de ma pal lus, c’est peu, beaucoup trop peu
Et comme pour avancer, il vaut mieux se fixer des buts
Projets pour 2015
- Finaliser mon projet éditorial pour une parution fin mars, si possible
- Terminer LEDP, le faire relire et l’envoyer en soumission
- Faire une dernière beta à Mandragore sur l’Honneur et l’empereur
- Alpha pour Karèle sur intégrale de son projet Mythe
- Alpha pour Joe
- Pour Fany et Milora, je reste bien sûr en stanby, les filles
- Répondre à un max d’AT (12 au minimum)
- Finaliser mon projet de recueil de nouvelles fantastiques
- Finaliser mon projet de recueil de nouvelles SF
- Épurer ma PAL
Après une longue pause, je reviens sur ce blog pour partager un coup de cœur ; j’ai en effet eu la joie et l’honneur de lire Positive Way, le premier roman de Chloé, en avant-première.
Il faut d’abord préciser que ce texte partait avec un double handicap : d’abord, je ne suis pas fan de romance et autres bluettes. Ça, c’était le petit un.
Pour ce qui est du deux, ça n’a plus rien à voir avec le contenu, mais l’emballage : pourquoi diable affubler d’un titre en anglais un texte écrit dans la langue de Molière ? Après lecture, je suis bien obligée d’admettre que le choix est excellent. Y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.
Titre : Positive Way
Auteur : Chloé Bertrand
Editeur : Bragelonne, collection Emma
Nombre de pages : 244 (version papier)
A lire absolument si on aime :
- Des personnages vrais qui ne sombrent pas dans le pathos, juste pour vous tirer une ou deux larmes de plus
- Des jeunes gens de leur temps, avec leur fêlures, mais pas plus stupides que la moyenne.
- Les histoires qui donnent la pèche ;
A éviter si on cherche :
- Le mélo,
- les rebondissement à tout va
- un voyeurisme complaisan
Coup de cœur, disais-je… oui, sans la moindre hésitation. Pourquoi ? Le ton, pour commencer, il est frais et toujours juste, honnête. Le Londres d’aujourd’hui en est le cadre, pas par nostalgie ou pour obéir à un genre ou une mode. Juste parce que Chloé connaît bien, qu’elle en revenait lorsque cette idée a germé. Bref, aucune intention de rameuter le lecteur ne se cache derrière ce choix.
Le sujet traité « une jeune fille presque ordinaire s’amourache d’un jeune homme complètement paumé et devient sa planche de salut » est à la fois bateau et casse-gueule. Tout réside dans le presque, en fait. Alice est une jeune fille de son époque, elle est sensible et loin d’être idiote. Ce n’est pas la nunuche type, celle qu’on a envie de gifler tant elle est prévisible dans ses erreurs. Elle réfléchit avec son cœur, mais n’en perd pas tous ses neurones, pour autant. Elle n’est que plus crédible, que plus réelle. Thomas, lui est un paumé, avec ses qualités et ses défauts, ses fragilités, mais aussi sa force.
Chloé refuse de dépeindre des personnages stéréotypés, mais aussi de les faire tomber dans des pièges mille fois éculés. Positive Way n’en fait pas moins vibrer, bien au contraire. Ce roman parle avec pudeur de choses très sérieuses, très graves, sans jamais s’enferrer dans le sordide, sans fermer la porte à l’espoir, à la vie. Aujourd’hui encore, je m’étonne qu’une aussi jeune personne ait pu écrire un roman qui sonne aussi juste à mon cœur de mère.
De la bonne SF qui ne sombre pas dans le pessimisme facile. L’histoire est prenante, elle teint en haleine, les personnages sont forts, sympathiques. Face à un ennemie retord, les individualités vont devoir s’unir, surpasser leurs défiances réciproques afin de trouver le chemin de la victoire, le seul possible.Dans ce combat, le temps joue un rôle à part entière. Être capable d’en deviner le cours devient une arme redoutable. Influer sur l’avenir est un exercice assez casse gueule, autant pour un auteur que pour les protagonistes affublés d’un tel don. Eva s’en sort très bien dans ce premier roman, elle évite les pièges de la facilité comme les paradoxes hasardeux. Un roman qu’on lit d’une traite avec beaucoup de plaisir.
Titre : Les tisseurs de temps
Auteur :Eva Simonin
Editeur : Atria
Nombre de pages : 297
A lire absolument si on aime :
- Les personnages féminins forts
- Les fluctuations temporelles et leurs subtilités
- Les organismes biologiques très exotiques
A éviter si on cherche :
- Des grandes batailles
- Des gros vilains méchants pas beau
- Des effets spéciaux à s’en faire exploser les mirettes
Quatrième de couverture :
Kirion, planète colonisée par l'humanité dans un lointain futur, voit apparaître subitement une forme de vie inconnue. Ces étranges créatures, nommées Érythros, s'avèrent hostiles et violentes. Trois pays subissent leurs attaques incessantes, parmi lesquels la Terre d'Olie, patrie de Silea. La jeune femme possède un don de précognition et porte le titre d'Oracle. Depuis l'arrivée des Érythros, les visions des Oracles se sont obscurcies, l'avenir ne promettant plus qu'une défaite de l'humanité sur toute la planète. Seule Silea entrevoit encore la possibilité d'une victoire...
Suivant la piste de cet avenir incertain, elle rejoint le Hyarde, pays voisin où elle intègre le DICE (organisme de Défense Indépendante Contre les Érythros). Mais l'existence des Oracles est un secret protégé par sa patrie, et ses nouveaux alliés considèrent la précognition comme une supercherie. Arrivera-t-elle à se faire accepter et à combattre à sa manière ? Et qui est réellement cet ennemi ? Quelle est sa nature profonde, et peut-elle seulement le vaincre ?...
Éva Simonin signe ici son premier roman de science-fiction. À consommer sans modération !
Un chouette recueil de quatre nouvelles qui se dévore d’une traite, sans faim aucune. Le style est fluide, agréable, la tension bien gérée. L’humour ne manque pas non plus, bref de la science-fiction qui ne devrait pas rebuter les non-initiés. Dans ses Chroniques d'une humanité augmentée, Pascal Bléval revisite des thèmes classiques du genre pour mieux les ancrer dans notre époque comme dans la seconde nouvelle, par exemple, dont le ton et le traitement m’ont ravi bien que le sujet aurait mérité sans doute d’être quelque peu développé.
Le petit plus du livre : En bonus et dans un genre bien différent le lecteur pourra découvrir un extrait alléchant d’une novella à paraître.
Chroniques d'une humanité augmentée
Pascal Bléval
A lire absolument si on aime :
– Quand le quotidien dérape dans la fiction
– Quand le virtuel s'invite dans la vraie vie
– Les lendemains qui ne chantent pas forcément
A éviter si on cherche :
– De la hard SF qui se prend la tête
– Des batailles galactiques
– Des petits hommes verts
Quatrième de couverture : Julien Sciarmozzi a un problème. Un gros. Quelque chose cloche dans sa tête, il a comme des absences inexplicables. À moins que ce ne soit la réalité qui se trompe ? Nicolas ne se conçoit qu’au travers des réseaux sociaux. Est-ce dans le but de combler un manque affectif, ou pour une raison autrement plus sérieuse ? Et que dire de Marc, cet homme immergé dans un monde où chacun ne jure plus que par l’apparence virtuelle — en réalité augmentée — de ses collègues ?
Perdus dans le mince interstice séparant le monde réel de l’univers virtuel, les personnages de ce recueil nous entraînent dans leur sillage…
Oserez-vous franchir les limites du réel en leur compagnie ?
Et si l’Histoire qu’on nous enseigne avait été complètement réécrite afin de reléguer au rang de légendaires des créatures ou peuples disparus ? Cette idée évoquée aux Imaginales durant une lecture m’a tout de suite séduite, les extraits lus ont fini de me convaincre. Je me suis donc empressée d’acheter ce premier tome.
Un vocabulaire riche, des descriptions qui s’intègrent à l’action, une verve caustique parfois un peu désabusé qui convient parfaitement au personnage : le roman est écrit à la première personne
et au présent. L’immersion est totale, la tension maîtrisée, et jamais je n’aurais cru prendre du plaisir à vivre les détails d’une joute ou d’une passe d’armes ! La double intrigue tient en haleine jusqu’à la toute dernière page, sans pour autant frustrer.
Le héros, cette canaille de Kosigan, ne se la joue pas Robin des Bois ou Zorro, il n’a rien à envier à des voyous tels que Simon Templar (le vrai, l’original, celui des premiers romans de Leslie
Charteris, pas l’édulcoré interprété par Roger More) ou encore d’un certain Capitaine Jack Harkness dont il partage plus d’un travers. Bref, un personnage à la foi haut en couleur et tout en
nuance de gris comme je les aime. Ses compagnons comme ses adversaires ne manquent pas eux non plus de caractère et nous réservent quelques surprises.
A lire absolument si on aime :
- les uchronies aussi crédibles qu'improbables
- Les créatures légendaires quelques soient leurs origines
- les filouteries bien huilées
A éviter si on cherche :
- une quête initiatique ou une épopée héroïque
- des gentils au dessus de tout soupçon
- des certitudes bien établies
Le petit plus du livre : Les
médiévistes apprécieront sans doute aussi de retrouver un Moyen âge crédible dans ses us et coutumes comme dans ses décors ce qui n’est pas toujours le cas en Fantaisie, on doit bien
l’admettre.
Titre : Le Bâtard de Kosigan T1 - L'ombre du pouvoir
Auteur : Fabien Cerutti
Editeur : Mnémos
Nombre de pages : 352
Quatrième de couverture :
Le chevalier assassin, Pierre Cordwain de Kosigan, dirige une compagnie de mercenaires d'élite triés sur
le volet. Surnommé le "Bâtard", exilé d'une puissante lignée bourguignonne et pourchassé par les siens, il met ses hommes, ses pouvoirs et son art de la manipulation au service des plus
grandes maisons d'Europe. En ce mois de novembre 1339, sa présence en Champagne, dernier fief des princesses elfiques d'Aëlenwil, en inquiète plus d'un. De tournois officiels en actions
diplomatiques, de la boue des bas fonds jusqu'au lit des princesses, chacun de ses actes semble servir un but précis. A l'évidence, un plan de grande envergure se dissimule derrière ces
manigances. Mais bien malin qui pourra déterminer lequel... Dans la lignée des meilleurs romans de fantasy historique comme Le Lion de Macédoine de David Gemmell, Le Bâtard de Kosigan mélange
avec brio la fantasy anglo-saxonne et l'histoire de France. Fabien Cerutti nous conte, dans ce roman qui se lit avec beaucoup de plaisir, une aventure pleine d'humour, de panache et de
surprises...
Et si l’Histoire qu’on nous enseigne avait été complètement réécrite afin de reléguer au rang de légendaires des créatures ou peuples disparus ?
En 1339, que Pierre Cordwain de Kosigan participe à un tournoi dont la dotation a attiré les meilleurs chevaliers de la chrétienté, mais aussi quelques représentants des anciens peuples. Ce mercenaire à la réputation sulfureuse tire dans l’ombre les ficelles d’une intrigue dont lui seul connaît les tenants et les aboutissants.
Parallèlement, en 1899, Kergaël de Kosigan, historien au passé trouble, fait un bien étrange héritage dans des circonstances qui le sont tout autant.
Les 24 heures de la nouvelle, c’est fini pour cette année. Cet événement 100% internet rassemblait pour la seconde fois des auteurs de langues françaises autour d’un petit défi avec eux même : écrire une nouvelle à partir ou tenant compte d’une contrainte tirée au sort à l’heure H.
Les auteurs peuvent se retrouver sur un chan privé et éphémère pour discuter s’encourager ou encore écrire tout seul dans leur coin.
Les nouvelles issues de ces 24 heures de folies sont regroupées ici sur le site des 24 heures de la
nouvelle
Cette année la contrainte était : “Un animal, sous quelque forme que ce soit, doit jouer un rôle au moins mineur dans la nouvelle.”
Après avoir patiné plusieurs heures dans la semoule à la recherche d’une idée qui me motive, j’ai pondu une petite fable
écologiste sans prétention. Pour les curieux, elle se trouve ici Opération Dodo,
L’an dernier, la contrainte était tout autre : “Insérer au moins 5 titres de chansons du même artiste (ou même groupe) à travers la nouvelle.”
Je m’étais alors essayée pour la première fois à la fantaisie avec l’aide de Brassens dont les chansons ont rythmé mon enfance. Il suffit de passer le pont pour la découvrir.
N’hésitez pas à vous balader sur le site : des dizaines de nouvelles attendent d’être lues et commentées, certaines très drôles, d’autres plus sérieuses ou encore effrayantes ou mélancoliques.
Voilà, ça y est ! J’arrive à la conclusion de mon premier jet et, une fois de plus, je bloque ! C’est mon cinquième premier jet, donc ce n’est pas vraiment une surprise. Rien de grave, plus qu’un vrai blocage, ça relève plutôt du coup de mou, mais en vue de la ligne d’arrivée, après un marathon de quatre mois, c’est quand même rageant.
Pas d’inquiétude, l’épilogue viendra, mais sans doute qu’à la fin de la première relecture, comme pour mes autres premiers jets. Comme s’il m’était nécessaire de tout relire, revoir, pour arriver à cracher une conclusion par ailleurs parfaitement connue et réfléchie.
De même pour arriver à avancer dans cette dernière phase, il me faut un projet en attente, un projet suffisamment ficelé, pour avoir envie de m’y mettre au plus vite. C’est peut-être cela qui m’évite cette sorte de « roman blues » qu’éprouvent certains à la fin de projets sur lesquels ils ont trop longtemps bossé.
Bref rien de grave, d’ici la fin du mois, mes alpha auront en mains le bébé relu avec son épilogue et je pourrai ouvrir un nouveau challenge avec un projet tout neuf.
Ayant reçu mon exemplaire d’auteur de l’anthologie Créatures, je me suis jetée dedans. Non pas pour lire et relire ma nouvelle, je vous rassure, mais afin de découvrir les autres. Dix-huit nouvelles et autant d’interprétations du thème, décliné dans tous les genres de l’imaginaire. De la science-fiction, avec Grand-Veille, coup de Cœur de Pénélope Labruyière, notre éditrice. La plume de Southeast Jones ébauche un futur inquiétant. Un texte bien ficelé et efficace.
Avec Le Gardien, le lecteur bascule dans le fantastique. Le héros à la conscience élastique de Guillaume Lemaitre joue avec une boîte au comportement étrange, des créatures dangereuses et corruptrices. La mort est au rendez-vous, le stupre et la concupiscence hantent une ambiance glauque, brrrr !
Entre poésie et fantastique, la poupée de Dean Venetza prend vie toute en délicatesse et charme. Une bouffée de fausse légèreté. Une friandise trop vite dévorée, mais dont la saveur subtile reste longtemps en bouche.
Avec Crève-poitrine, Raphael Boudinou s’essaye au pastiche : sa dissection a posteriori d’un futur fait divers par un expert imaginaire ne manque pas de sel. C’est fun, intelligent et plein de second degré.
Stéphane Croenne lance un déchirant cri d’amour avec Chrise in Chrysalide. Un cri qui se métamorphose peu à peu en une terrible menace. Une ambiance sourde et glacée porte ce cheminement jusqu’à son apogée. Tout à la fois, émouvant et dérangeant, ce texte ne peut laisser indifférent.
Le Miracle de la vie de Morgane Caussarieu à recommander à tous ceux qui manifestent contre le droit à l’avortement. Ne serait-ce que pour leur filer des cauchemars ? Sombre, cruel et glauque à souhait. À ne pas mettre entre des mains d’âmes sensibles ou de futures mamans.
L’Urban Fantasy est à l’honneur avec Zoomorphes de Pascal Bayle. Vêtus de leur manteau gris de banquier, les pigeons deviennent légendes urbaines dans ce conte moderne aux accents parfois très classiques.
Les poupées brunes de Mathias Cannariato conduisent le lecteur dans une aventure étonnante au pays d’un certain nombrilisme hétéro. Le second degré côtoie la surenchère avec l’audace et la démesure des premiers Woody Allen.
Vanessa, conte fantastique ou souvenir fantasmagorique d’un enfant traumatisé ? Vincent Tassy laisse le choix au lecteur. La réalité dans toute sa cruauté se mêle au rêve. Une poésie gothique se dégage du triste destin de la fille sushi.
Gaëlle Saint-Étienne brosse des portraits atypiques et profondément humains de ses Créatures de l’asphalte. Ses personnages sont beaux. Pas d’une beauté de papier glacé, mais une beauté d’âme, profonde et généreuse. Pourtant, ils sont de ceux que l’on croise chaque jour sans les voir.
L’organiste de Sébastien Parisot est, à sa manière, une réinterprétation iconoclaste et complètement barrée du joueur de flûte. Cette débauche organique ne manque ni d’une certaine poésie acerbe, ni de verve inventive. Herr Mad Doktor mérite bien là son surnom/pseudo.
Changement de décors et d’ambiance avec Laurent Pendarias. Nostalgie et dérision sont au rendez-vous de Lou Carcohl. Une nouvelle emplie d’un véritable souffle épique avec l’affrontement entre la terrible bête à cornes et le preux chevalier. Rien que du plaisir.
Manuel d’observation à l’usage des amateurs de rouge-gorge est pour moi un vrai coup de cœur. Il y a garou et garou. Être loup-garou a des inconvénients, être un rouge-gorge-garou en à d’autres. Les mésaventures du héros de Marie-Anne Cleden sont un délice de cruauté psychologique.
XXL ou encore grandeur et décadence d’un pénis surdimensionné. Beaucoup de dérision et d’humour dans ce texte de Mathieu Fluxe à la chute pour le moins originale et bien trouvée. Un indéniable coup de cœur, même s’il est d’un tout autre genre.
Dans S’élever au-dessus du bitume, jusqu’au créateur, Anthony Boulanger nous fait découvrir la ville sous un angle peu courant et partager les affres métaphysiques d’un chewing-gum. C’est pour le moins inattendu. Une très courte nouvelle pour un destin tout aussi bref.
Herr Mad Doktor revient avec une consultation obstétrique et un heureux événement qui vire au délire total. Un coup de cœur pour l’osculation en elle-même et pour les apartés du médecin.
Les collégiens de Thomas Baronheid n’ont rien à envier aux camarades de Buffy dans leur lutte contre le Corps étranger, mais viendront-ils à bout de la créature, rien n’est moins sûr.
Pour finir, avec Cagliostro de Olivier Caruso, les baleines viennent fermer le bal en une poétique et délirante sarabande qui s’effiloche tel un rêve au réveil.
Bonne lecture à tous.
Résolutions 2013 :
-- Finaliser la Débusqueuse de Mondes, pour être en mesure de la proposer à des éditeurs.
Fait :) la débusqueuse a même reçu un très bon accueil chez Gallimard Jeunesse avant d’être finalement refusée pour une question de ligne éditoriale. Elle a cependant bénéficié d’un retour détaillé qui m’a permis de la retravailler. Elle est donc comme prévue en soumission éditoriale.
--> Écrire le premier jet du tome 3 des Oubliés de l’Abbaye des Dunes. :( Écrit aux trois quarts avant d’être abandonné devant le manque d’intérêt des éditeurs pour le tome 1.
--> Finaliser les tomes 2 et 3. ;) En lieu et place, j’ai complètement revu la trame et la structure du bébé, pour en faire un oneshot. Actuellement entres les mains de deux adorables bêta lectrices. (700 Ksecs écrits relus et retravaillés)
--> Écrire d’autres nouvelles. :( Pas la moindre nouvelle petite nouvelle et cela malgré trois publications, surtout par manque de temps.
Les + :
+ Obtention du diplôme de l’ABF
+ Création d’un site d’auteur qui me ressemble
+ Mise en route d’un nouveau projet que je pensais « enterré », mais que deux de fans m’ont poussé à reprendre, elles ont eu raison : il avance bien (LEDP - 15Ksecs écrits) et j’y prends énormément de plaisir.
+ Un projet jeunesse en cours de maturation (l’Abomination)
+ Participation a une anthologie du coté comité de lecture : une expérience très enrichissante, que je suis prête à renouveler. Incroyable la diversité de réaction face à un texte même court et ce qu’il peut inspirer.
+ Participation à un comité de lecture au sein d’une petite maison d’édition (Merci Tesha) Intéressant, mais faut que j’arrive à plus m’investir.
+ Relectures avec retours de nombreux projets (Nouvelles, novelas et romans) avec de vrais coups de cœur dedans, ce qui ne gâte rien.
+ Lu 23 romans de ma PAL dont 15 d’auteurs francophones
Projets pour 2014 :
--> Suivre des cours en lignes : Comprendre le Transmedia Storytelling + La Première Guerre mondiale expliquée à travers ses archives
--> Finaliser les égarés et décrocher l’estampille avant 2015
--> Terminer le premier jet de LEDP, le corriger, le faire relire, le recorriger et l’envoyer en soumission éditoriale.
--> Écrire le premier jet de l’Abomination ou à défaut au moins six nouvelles
-->Betalire quelques projets (j’ai déjà des vues sur deux ou trois trucs très prometteurs)
-->Participer à une autre antho du coté éditorial
--> Lire un maximum de livres de ma PAL qui compte bcp de roman apparaitre
J’ai grandi, coincée entre deux fantasmes, aujourd’hui presque oubliés, enterrés. D’un côté la guerre froide avec les menaces de destruction planétaire qui les accompagnaient. J’en faisais des cauchemars récurrents que seule la chute du mur de Berlin a définitivement bannis de mes nuits.
De l’autre, il y avait la conquête spatiale : les premiers pas sur la lune, je les ai vécus en direct, assise avec mon frère et mes cousins sur le tapis du salon des grands-parents. À douze ans comme la majorité des enfants de ma génération, je pensais que star trek était pour demain. Le futur était mon champ d’évasion, mon terrain de jeu, le cadre de mes premières histoires. Des histoires complètement décousues et souvent très utopiques.
Je n’écris pas du space opera pour être crédible, en tout cas pas plus que l’auteur de fantaisie ou de fantastique, mais juste parce je persiste à vouloir croire à un futur. Un futur où l’homme a grandi de ses erreurs, un futur fantasmé qui fait envie, pas un futur qui me fiche pas les jetons.
Comme mentionné hier sur FB, je n’aime pas les chaines, je n’y participe jamais. Donc, dès le lendemain, Cindy me taggue. Normal !
Heureusement, j’ai l’esprit de contradiction et peux toujours faire une exception.
- Sinon, je suis plutôt du matin.
- Ma voix dérape très vite dans les aigus, surtout si le background et bruyant.
- Je suis un animal sociable qui voue un véritable culte à sa solitude.
- Les jeux de société me tannent très vite et les autres m’indiffèrent complètement, en cela, je suis l’exception familiale.
- J’adore les longues promenades solitaires avec mon mp3 sur les oreilles.
- En musique comme en lectures, mes goûts sont très éclectiques et en plus je suis d’un naturel curieux.
- En revanche, je ne supporte plus la violence au cinéma et à la télévision, ce qui limite beaucoup mes visionnages.
- La bêtise alliée à la méchanceté me hérisse autant le poil que l’injustice et toutes les formes ostracismes.
- Je ne pourrais vivre sans chocolat
Mes réponses aux onze questions de Cindy :
1) Thé ou café ?
- Les deux, mon Capitaine !
2) Si tu écris, quel genre t’éclate le plus ?
- Ça dépend de mon humeur ;)
3) Comment te vois-tu dans dix ans ?
- Avec quelques cheveux blancs en plus.
4) Ta plus grande phobie ?
- Les dérapages de foules, je suis ochlophobique depuis toujours, mais j’en connais une qui va encore dire qu’elle l’apprend par internet.
5) Si tu pouvais vivre dans un univers de fiction, quel serait-il ?
- À bord, du Tardis, bien sur !
6) Un bon génie te propose trois vœux, que choisis-tu ?
- Tu m’as ben regardé ? Ça finit toujours mal, les histoires de vœux, donc, je le renvoie dans sa lampe manu militari et jette l’objet au fond d’un gouffre sans fond.
7) Tu pars et tu ne peux emporter qu’un seul livre/CD/DVD, quels seraient tes choix ? - J’emporte ma liseuse et mon lecteur MP3 après les avoir remplis ras la gueule.
8) Papier ou numérique dans tes lectures ?
- Les trois, mon Capitaine, car tu peux rajouter audiobook surtout s’ils sont lu par l’extraordinaire James Marster.
9) Qui (vivant, mort, fictif ou réel, peu importe !) inviterais-tu à partager un repas avec toi ?
- Je mange avec plein de gens ^^
10) Le premier mot qui te vient à l’esprit en parlant d’écriture, c’est…
- « Grenouille » depuis quelques temps, c’est curieux, non ?
11) Pourquoi tu blogues ?
- Pour les mêmes raisons que j’écris : pour partager.
Mes onze questions :
1) Du soir ou du matin ?
2) Qu’est-ce qui t’éclate dans la vie ?
3) Quel personnage réel ou fictif aimerais-tu être ?
4) Voyage organisé ou aventure au coin de la rue ?
5) Et lequel te fait le plus rêver ?
6) Le truc que tu veux absolument faire ?
7) Et celui que tu ne ferais pour rien au monde ?
8) Si je dis « Audiard », tu penses quoi ?
9) Comment choisis tu tes lectures ?
10) L’invention réelle ou fictive qui te botte le plus ?
11) Pourquoi tu blogues ?
Pour l’occasion, j’ai envie de parler lecture. Ces derniers mois, je n’ai guère lu, saufs des textes en chantiers, des premiers jets de romans ou de novella, ou encore des nouvelles en soumission, expériences très enrichissantes que tout ça, mais qui ont grignoté jusqu’à l’os mes pauses réservées à la lecture.
Décidée à prendre quelques jours de vacances bien méritées loin de mon ordi, afin de meubler les longues heures de train me séparant des restanques de ma Provence natale et de leurs oliviers, j’ai choisi de me plonger dans les premiers tomes de l’élu de Milnor, de Sophie Moulay. Choix judicieux, je n’ai pas vu le temps passer et je me suis régalée.
Comme beaucoup de lecteurs de ma génération, la simple mention d’un élu aurait tendance à me faire fuir. De plus, j’ai un peu passé l’âge de lire du jeunesse, mes enfants aussi d’ailleurs, mais je connais Sophie et surtout sa plume, car nos échanges n’ont jamais été que virtuels. C’est donc la curiosité qui m’a poussé à ouvrir les pages de La fuite d'Almus, le premier tome de cette courte saga.
Qu’ai-je trouvé ?
Une histoire sympathique et bien menée qui prend quelques clichés à contre pieds et s’en amuse pour dérouter le lecteur et le tenir en haleine.
Des personnages qui dérogent à leurs étiquettes, avec un élu qui n’en est pas un, ou pas, un assassin idéaliste, des Sages dépassés, mais qui font de leur mieux.
Une écriture fluide, riche et élégante.
Un humour sous-jacent, mais toujours présent, à la limite du sarcasme.
Le tome 1 dévoré à l’aller, j’ai enchainé avec le tome 2 au retour, Une suite palpitante et à la hauteur du Tome 1, toujours aussi bien écrit, avec encore de l'humour, de la dérision, des aventures et des péripéties savoureuses, et maintenant,j’attends avec impatience la suite.