D’abord une petite mise au point : je ne suis pas ce qu’on peut qualifier de féministe. Inutile de crier à la trahison, mesdames, car il n’y en a pas. Si mon état civil et même mon apparence me proclament femme, dans ma tête cela a toujours été beaucoup plus compliqué. En bref, si je le pouvais, j’utiliserais un pronom neutre pour me désigner. De ce fait, mon rapport au sexisme a toujours été un peu ambigu, toutefois la société m’a étiquetée femme, et donc c’est ainsi qu’elle me perçoit. Je ne m’étendrai pas sur le sentiment d’être victime d’une injustice qui m’a longtemps accompagné, ce n’est pas le propos. Ici, il s’agit juste de revenir sur ce machiste ordinaire qui pourrit la vie de la moitié de la population.
La plupart du temps, les réflexions sexistes glissent sur moi, exactement comme leurs homologues racistes ou homophobes. Quand cela vient d’inconnus et selon la situation, je vais les recadrer ou juste passer mon chemin si j’estime qu’ils sont irrécupérables. Quand cela vient de personnes de mon entourage que je respecte, ça me hérisse et bien sûr à chaque attaque, ils perdent d’autant en point d’estime. Comment vous dire, messieurs, que vos plaisanteries ou remarques viriles ne sont pas drôles, qu’elles sont avilissantes ? Qu’elles réduisent la femme à un objet, un réceptacle de vos phantasmes ? Bien sûr celles qui vous entourent sont différentes, elles n’ont pas à ce sentir concernées. Elles ne vous intéressent pas, du moins pas de sur ce plan-là, n’est-ce pas ? Du coup sont-elles encore des femmes ou sombrent-elles dans une certaine neutralité ? Non bien sûr, d’ailleurs au final cette femme fantasmée n’existe pas, sauf photoshopée dans les magasines, sur les écrans de cinéma… ce n’est qu’un corps sans cervelle, une poupée gonflable quoi…
Vous rendez-vous compte de l’image que cela renvoie de vous ?
Accessoirement, ce ras-le-bol concerne aussi les blagues oiseuses homophobes et racistes… Désolée, mais je milite pour une société humaniste et laïque, même si c’est utopique. Il se pourrait que des articles suivent ce petit coup de gueule. J’ignore s’ils soulèveront un quelconque intérêt, mais à défaut, ça me fera du bien !
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Florie (vendredi, 06 mai 2016 14:02)
J'arrive deux mois après la publication de l'article, mais je voulais réagir parce que je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis (aussi bien le ressenti que le coup de gueule!)
Si tu as d'autres articles prévus sur le sujet, il est fort possible que tu aies au moins une intéressée dans ton audience ^^